/!\-16 Tonight, we will hang you, in the name of democracy [RP Pendaison]

Les corps furent descendu de leur potence, et de là où il était Louis vit un Elfe s'avancer sur l'estrade. Le croque-Mort, venu faire son sinistre labeur. Ils trouveraient à leur tour une place dans les allées bordées de pierres tombales, dressées face au ciel comme de sinistres monolithes, jusqu'à ce qu'on eût besoin de place. Alors, Résistants ou agents du gouvernement, tous finiraient dans un petit vase rangé sur une étagère, dans les dernières demeures de marbre du Cimetière.

Une partie de la foule se dispersa en murmurant, lançant des regards presque paranoïaques dans chacune des ombres de la nuit. Une autre partie resta, peut-être pensant qu'il y aurait un peu plus de spectacle, comme un résistant de dernière minute, ou bien pourquoi pas un concert sur l'estrade, devant les gibiers létaux. Louis vit quelques anges s'empresser autour des corps, recueillant dans des récipients le sang des condamnés. Quelques instants après, le français vit plusieurs vampires agglutinés comme des vautours dans un coin de la place. L'attraction fut trop forte, et le noble s'approcha.

C'était un marché de sang. Il n'y avait aucun intérêt à acheter son argent comme on achète du poisson. Que les jeunes générations de vampire y allassent, si elles s'estimaient incapables d'en avoir en chassant, ce n'était pas le problème de Louis. A les voir tous amassés autour des stands d'où s'échappait la senteur âcre du sang récolté, Louis eut presque un haut le coeur. Quel beau ramassis d'incompétents. Les vendeurs n'avaient qu'à tendre une poche rouge pour trouver un acheteur, et les vampires n'avaient qu'à tendre la main pour trouver de quoi se sustenter. Pratique ? certes. dégradant ? Louis le pensais très fort.

En l'apercevant, un ange du gouvernement aborda Louis, une bouteille remplie à la main.

"Hey mon gars, t'as l'air d'avoir faim ! Vient prendre de quoi boire un pt'it coup! Tout frais, pas cher, et déjà en bouteille !"

Un regard méprisant et une moue dégoutée fut la seule réponse que Louis formula. Il mit ses mains dans les poches de son manteau, et s'écarta, bousculant au passage un jeune vampire qui venait acheter de quoi remplir son frigidaire. L'autre lui montra les crocs, dans une mimique très semblable à celle d'un chat qui crache. Imbécile. Encore un drogué de la télé, qui adopte ses expressions des films Hollywoodiens. Là aussi, Louis se drapa dans une armure de mépris. En sentant le sang, l'autre n'insista pas, et se rua sur la bouteille qui avait été tendue au bicentenaire quelques instants auparavant. Dieu merci, il ne croisait jamais les plus jeunes générations au Manoir. La bâtisse était assez grande pour que les plus anciens, qui avaient prit leur quartiers en premier, fussent éloignés des plus jeunes par les générations intermédiaires.

Enfonçant encore plus ses mains dans ses poches, il s'éloigna. Derrière lui, les marchands vantaient la qualité de la récolte, moissonnée il n'y avait à peine que quelques minutes. Que les incapables restent entre eux. Cette manière de faire dégoutait le vampire. Ses pas se firent plus rapides, dans sa hâte de partir, de s'éloigner de cette bande d'affamés. Il se dirigea vers le Manoir. A voir comment les médias allaient parler de l'évènement dans les jours à venir. . . .

[Par la présente, Louis quitte la pendaison. A moins que quelqu'un ne l'interrompe tandis qu'il quitte la place, son rôle de spectateur de l'horreur est terminé.]

Gina ne tremblait pas. Gina n'avait pas peur. Plusieurs mois qu'elle risquait sa vie, plusieurs mois qu'elle se foutait dans les situations les plus improbables, les plus dangereuses. C'était devenu une habitude. Se cacher...une activité réchauffée, tellement banale, tellement...
La jeune femme entendit un chat lâcher un grondement sonore dans leur direction. Sale bestiole ! Elle sursauta et saisit la main de Will dans une poigne de fer, digne d'un homme - elle aimait à faire la comparaison. Elle se félicita aussitôt de ne plus posséder de souffle, elle en devenait ainsi plus discrète que le meilleur des espions de la Résistance, une qualité que Riley appréciait beaucoup. Ainsi, Gina avait pu accéder au mouvement, faisant ainsi une entorse au règlement de la Résistance qui exigeait de chaque résistant une particularité non négligeable : être Humain.

L'Ange se détourna sans pour autant s'en aller. Regina en profita pour se redresser, l'oreille aux aguets. Ses yeux émeraudes furetaient, guettant la moindre faille dans la foule, la moindre issue par laquelle ils pourraient se faufiler. Les murmures et les hurlements se mêlaient aux bruits de pas qui résonnaient dans la Place. Un croquemort surement de nature Elfique s'était dressé sur l'estrade afin de calculer sans nul doute la taille du cercueil des mourants. Elle ne finirait pas comme cela. Jamais.
Il n'y avait pas de Vampire tué. Pas encore. Elle se dit avec désespoir que quand cette occasion terrible se présenterait, elle devrait ravaler ses pulsions vengeresses malgré la colère qui gronderait dans son cœur. Question de diplomatie, de maturité...et de l'indifférence relative aux Résistants. Car on ne peut sauver la peau de ses compagnons quand on ne surveille pas son propre cul.

- Maintenant ! chuchota-t-elle d'un ton sec.

A la manière d'un félin, elle bondit à sa droite, dévoilant son corps mince à la vue de tous les passants, mais aussi des Anges. Elle sut qu'elle avait réalisé une terrible erreur alors qu'elle bondissait en direction de la Black Alley, à laquelle se rattachait un raccourci menant à l'Eden's Manor. Les éclats des réverbères avaient eu le temps d'éclairer son visage d'une pâleur morbide, ainsi que ses cheveux et ses yeux caractéristiques. N'importe quel habitant de Réversa l'aurait reconnue. Et c'est ce qui se passa.

L'Ange s'était retourné et avait lancé l'alerte. La réaction fut immédiate. Les Anges se lancèrent à la poursuite des deux fuyards, provoquant la panique générale. Les murmures se transformèrent en hurlements, les marches en courses. Dans un maelström de terreur, l'estomac de la Place Publique se vida, comme les Réversiens se jetaient, tel un immense torrent, dans les veines de la ville. Une véritable tempête semblait avoir été déchaînée sur la ville de Réversa.
Sans tenir compte de l'essoufflement que la course effrénée allait tôt ou tard provoquer chez Will, Regina accéléra, déboucha dans la Black Alley, et s'enfonça brutalement dans une sombre artère.

Ils les avaient semés, mais le pire était à venir. On l'avait vue. Réversa tout entière était à sa recherche. Elle avait perdu sa discrétion et sa crédibilité. Elle était passible des pire tortures si les Anges la capturaient. Mais il restait un monstre terrible qui n'attendrait plus que de déverser sa colère sur elle, en apprenant la nouvelle.
Elle avait été maladroite et indiscrète en mission. On l'avait repérée.
Riley Jane Reid allait l'étriper.

[Gina quitte la Pendaison.]

La jeune femme s'était sentie mal, très mal, et n'avait pas pu garder son regard fixé sur la scène qui s'était déroulée devant ses yeux. Comment une telle barbarie avait-elle pu avoir lieu. Elle se sentait vaseuse, malade et absente, proche du malaise. Okay, elle avait mal, mais quelque chose d'autre l'y poussait. Une voix l'appelait et dans son semi coma, la brune reconnut péniblement la jeune femme.

" Alphédixia?"

Oh... ça remontait un peu leur rencontre. Décidément Edana ne ferait que croiser la jeune elfe dans des conditions très peu flatteuses pour sa propre personne. Pleurer dans une église, se retrouver comateuse et blessée dans une pendaison... Soit quelque chose ne tournait pas réellement bien pour elle, soit la brune avait un réel problème relationnel avec la jeune femme.

Sous les questions de la Sylvestre, Edana se sentait étrangement encore plus assommée qu'elle ne l'était au départ et répondit d'une voix basse.

" Vous pouvez aller plus lentement? J'ai un peu de mal... Je me suis foulé la cheville, rien de grave. Vous pourriez m'aider à me relever?"

Cela fait la jeune femme soupira doucement avant de regarder l'elfe droit dans les yeux.

" Je vous remercie. Vraiment."

Un léger sourire flotta sur les lèvres de la brune tandis qu'elle se retournait à l'annonce de la fin de la pendaison. Décapitation. Cette ville était-elle donc tombée si bas? Elle n'en savait rien, mais ce qu'elle vit la glaça, complètement.

Kurmirhoff. Edana s'était renseignée sur le nom de cet elfe schizophrène qui l'effrayait tant. Et son sang se glaça lorsqu'il prit le temps de mesurer et de déclarer la mort de ces cinq malheureux. Et l'envie de vomir la reprit, violente, tandis qu'elle inspirait difficilement. Ses poings se serrèrent et l'humaine sut qu'elle ne pourrait pas rester une minute de plus sur place.

" Je suis désolée de vous laisser Alphédixia. Je... je vais rentrer me reposer, et appeler un médecin. Merci beaucoup pour votre aide, j'espère que nous nous reverrons dans de meilleure circonstances."

La brune esquissa un léger sourire, avant de délaisser le spectacle et de regarder quelques secondes la jeune femme avant de faire demi-tour.

Soupirant, elle observa le bâtiment qui accueillait son appartement, beaucoup plus loin. Le trajet serait difficile, mais elle saurait le faire.

Et uniquement une chanson lui vint en tête, lorsqu'Edana fit le trajet du retour, boitillant difficilement. Planet Hell...

[HJ: Edana quitte la pendaison]

Son invité venait d’arriver. Il était là depuis un bout de temps. Malkavian Kurmirhoff avait pour mission de s’occuper des corps après vérification qu’ils soient bien morts, et qu’il n’y ait aucune possibilité de survie quelconque. Après ça il mesurait leur taille, afin de leur construire un cercueil adapté pour les enterrer. Il n’était pas pour les enterrer dignement ces sales traitres, mais bon, si son équipe ne le lui avait pas demandé, il les aurait jetés dans un trou sans état d’âme. Rien à foutre de la morale, de ce que les gens penseraient. Réversa ne ressemblait pas au pays des merveilles, cette ville avait besoin d’ordre de discipline.

Il râla en voyant que la milice empêchait Malkavian de passer, se décida à intervenir mais l’elfe s’en sortit tout de même en montrant la lettre qu’il lui avait envoyé. Enfin, il avait juste apposé sa signature. Il ne se cassait pas la tête. Moins il remplissait de paperasse, mieux il se portait. Il refilait tout au premier malheureux de son équipe qu’il voyait. Et il avait intérêt à obéir rapidement sinon il pouvait dire adieu à sa carrière. Des fois, il ne fallait pas l’énerver Alek, surtout lorsqu’il se mettait méchamment en colère. Pas bon pour son entourage tout ça.

Merde, pourquoi il devait avoir droit à un cercueil comme les personnes normales ? Pourquoi a-t-il accepté bordel ? Il n’avait pas de cœur, il était cruel, trop peut être, mais c’étaient des sales chiens, des sales traitres. Il aurait pu les faire incinérer, pour que ce soit propre, mais non il voulait que les vers viennent bouffer leurs cadavres, ils voulaient qu’ils souffrent même morts.

Il regardera la milice qui patrouillait parmi la foule à la recherche de la fille qu’il avait vue auparavant et qu’il avait reconnu. Il ne la voyait plus, elle avait du sentir qu’elle allait avoir des ennuis. Il l’attraperait tôt ou tard. Ce n’était qu’une simple question de temps …

La vente de sang fut un véritable succès. Tout avait été vendu, il n’en restait plus une seule goutte. Au moins quelque chose qui avait marché sans incident. Il devrait avoir une discussion avec Teach pour mettre les points sur i. S’il se mettait à casser le matos en plus, il n’allait pas s’en sortir indemne. Il avait le temps de l’engueuler.

Tout le monde la vit, la repéra. Regina Mc Arthur. La voilà qui remontrait son visage. Aleksanteri n’eut pas le temps de tomber un ordre que déjà, la milice s’existait, et partait à sa poursuite. En espérant qu’elle ne leur échappe pas … C’est qu’elle était difficile à attraper cette vampire.

La foule se dispersa progressivement, les festivités étant terminées, les Réversiens n’avaient plus à rien à faire sur la place publique. On commença à ranger les affaires, défaire la scène, ramener les instruments de tortures dans l’entrepôt d’Aleksanteri. Le ministre remercia la milice pour son travail, c’était toujours un plaisir de bosser avec eux, et il recommanda aux anges de surveiller encore un peu la population. En cette soirée de septembre, il pouvait toujours y avoir des fous qui se mettent à tirer sur tout le coup en voulant l’imiter… désolé mais pas de ça avec lui. Il voulait que règne une certaine paix à Réversa.

Aphée s'apprêtait à ouvrir la bouche pour poser encore une autre question à Edana, quand cette dernière s'exprima enfin. Elle commença par murmurer faiblement le prénom de la jeune femme, attirant immédiatement son attention. Alphédixia garda son bras autour de la taille de l'humaine, pour être certaine qu'Edana n'allait pas tomber.

"Vous pouvez aller plus lentement? J'ai un peu de mal... Je me suis foulée la cheville, rien de grave. Vous pourriez m'aider à me relever ?"

Alphée aida aussitôt Edana à se redresser. Les yeux de l'elfe descendirent vers la cheville enflée de l'humaine avant d'étudier le reste de son corps. Ce semblait bien être sa seule blessure, si on excluait son teint pâle, qui donnait l'impression qu'elle avait la nausée et qu'elle allait être malade. Pauvre Edana... Alphédixia n'avait jamais la chance de la rencontrer dans des moments où ça allait bien. La première à l'église, puis maintenant, à la pendaison. Décidément, elles les avaient, les endroits pour se rencontrer !

"Je vous remercie. Vraiment."

"C'était tout naturel." répondit aussitôt Alphédixia. De par sa nature gentille, il lui était impossible de laisser une personne dans le besoin sans assistance. Mais en plus, elle avait presque terminé ses stages et allait devenir officiellement médecin.

Alphée se rendit compte que l'humaine regardait la scène où s'était déroulée la pendaison. Elle tourna également la tête, suivant le regard d'Edana et vit un elfe noir qui se prenait autour des corps. Puis, l'humaine s'adressa de nouveau à elle.

"Je suis désolée de vous laisser Alphédixia. Je... je vais rentrer me reposer, et appeler un médecin. Merci beaucoup pour votre aide, j'espère que nous nous reverrons dans de meilleure circonstances."

"Vous êtes certaine ? Ça ne me dérange pas de vous raccompagner jusqu'à chez vous Edana..."fit doucement l'elfe. Mais comme l'humaine semblait décidée, Alphédixia comprit qu'elle n'aurait aucune chance de la faire changer d'avis."Bon, dans ce cas, faites attention à vous et moi aussi, j'espère bien vous revoir en de meilleures circonstances. Prenez soin de vous."

Les deux femmes échangèrent un dernier sourire, avant qu'Edana ne se détache de l'elfe et ne s'éloigne en boitant légèrement. Après un moment, Alphédixia détourna la tête et regarda l'espace où s'était tenu le public pendant la pendaison et qui était désormais vide. Elle avait peine à croire qu'elle venait d'assister à un spectacle aussi horrible, comme quoi Réversa était tombé bien plus bas qu'elle ne s'y était attendu. Elle doutait qu'après une telle tragédie, les Réversiens restent de nouveau les bras croisés, à ne rien faire pendant que les anges agissaient comme bon leur semblait.

Puis, elle soupira, ses yeux se posèrent sur la scène et finalement, à l'endroit où des vampires achetaient le sang frais des victimes exécutées. C'était dégueulasse, c'était malade, c'était... Les mots manquaient à Alphédixia pour exprimer son indignation et sa répulsion pour un tel évènement. Décidant qu'elle en avait assez, l'elfe tourna les talons et prit la direction de son appartement.

La journée avait été longue et elle était épuisée, mais elle doutait que les images de la soirée la laisse dormir en paix...

[HJ: Alphée a quitté la pendaison !]

RP terminé !