Et si je vous disais que l'ancien Réversa va bien changer? Cette société est pourrie. D'apparence parfaite... le Jour. La Nuit, l'équilibre est rompu. J'avoue que ça me plait. Imaginez la peur dans le regard des victimes de mes créatures.
Je me nomme Adrian Maitan. Mon histoire est la plus étrange que l'on puisse conter. Vous n'avez toujours pas deviné qui je suis? Je suis l'instigateur de toute cette histoire, le créateur de cette balance si mal pesée. Je suis le créateur de Réversa.
Voici la véritable histoire de Réversa: Automne 1837. Une convocation est envoyée à une demi dizaine de scientifiques. Peu après, on leur fait part d'un projet: créer une ville test, afin d'observer les liens entre personnes. J'en serais à la tête. Nous fîmes donc nos expériences et celles-ci tournèrent mal. Nous avons créé des êtres que nul autre ne pourra égaler. Personne sauf moi, mais cela aucun être vivant ne le sait. J'ai testé par moi-même les expérimentations, me transformant en l'une de ces créatures. Tout se passa sur plusieurs années. J'ai fait des erreurs, énormément d'erreurs. Les créatures ont échappés à notre contrôle, devenant un véritable danger pour tous. Mais je ne pouvais me résoudre à les supprimer. Le gouvernement national trouvait cette situation impensable. Tous mes collègues ont été assassinés, le gouvernement de Réversa destitué. Le maire retrouvé mort, en réalité, n'avait pas été tué par les buveurs de sang, mais par les envoyés des dirigeants. Ils ne firent pas long feu. Vu la chasse aux vampires qui fut organisée, beaucoup des créatures de la nuit furent exécutée sans la moindre sommation. Cependant, ces derniers ne l'ont pas entendu de cette oreille et se sont rebellés, se vengeant sur les fauteurs de troubles véritables à Réversa. C'est ainsi que disparurent les agents du gouvernement national. Peu à peu, ces créatures instaurèrent une tyrannie la nuit, afin de se venger du mal qu'on leur avait fait. J'avoue avoir soutenu leur campagne un certain temps, mais ce Réversa ne me correspondait plus, je n'avais plus mon terrain de jeu préféré et plus personne ne viendrait faire de test. Il me fallut alors trouver une solution: la fuite. Je partis donc en terre inconnue, et j'y poursuivis mes expériences. Là, surprise, je créais une nouvelle sorte de créatures: les Anges. Qui sont-ils? Ce sont des être apparemment beaux, magnifiques et charismatiques. Mais ce n'est qu'une façade. Qui vous a dit que les anges étaient comme on le dit dans notre religion? Des êtres doux, gentils et capables du meilleur? Non, ils sont bien loin de cette idée mes Anges. Ce sont des êtres manipulateurs, perfides et profondément mauvais. Ils ne font pas le sale travail par eux-mêmes, mais le font exécuter avec un plaisir malsain. Et pourtant, ce sont des êtres aussi manipulables que manipulateurs. Ils ne sont pas dotés d'une intelligence hors du commun comme un vampire pourrait le prétendre. Même si certains sortent du lot. C'est comme tout être transformé en réalité. Réversa devenait de plus en plus sombre. On entendit parler de nouvelles transformations aux abords des bois, à la sortie de Réversa. Tout y devenait extrêmement dangereux. Je décidais de changer cela. C'est pourquoi... La semaine du 10 Octobre 2009, je suis revenu à Réversa. Personne ne m'a reconnu et j'espère que personne ne m'y croisera. J'agirais dans l'ombre. La ville à feu et à sang, il n'était pas difficile de faire monter des gens au pouvoir. Une petite manifestation, mise en scène mesquine afin de détourner l'attention du but principal, fut organisée, débouchant sur l'idée d'une mise en place d'un nouveau gouvernement. Des élections ont été organisées, et mes anges montèrent au pouvoir. Ils s'associèrent aux créatures de la nuit, créant ainsi un certain équilibre. Les anges sont fait pour gouverner. Ils sont trop bien pour s'abaisser à une autre tâche que celle-là. Seulement tout ne se passera pas comme prévu. Réversa est de nouveau mon terrain de jeu. Dans l'ombre personne n'a de contrôle sur moi. Mais j'ai contrôle sur tout. Ce 5 Novembre... Un nouveau gouvernement nait. Voici une nouvelle ère pour Réversa. Et cette ère, comme sa création en elle-même, Réversa me la doit.
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Sujet: Manifestation et prise de pouvoir Mer 20 Juil - 16:38
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Manifestation et prise de pouvoir
Réversa, Place publique, 5 novembre 2009
Une journée d'automne comme toutes les autres. Un soleil pâle surplombe la ville qui s'éveille lentement, paresseusement. Un silence presque religieux se fait partout, sur la place publique, juste devant l'hôtel de ville. Mais il y a quelque chose qui n'est pas normal. Quelque chose choque les gens. Des morts. Des morts que l'on compte pour moins d'une dizaine, mais que l'on compte quand même. Ce qu'on leur cache depuis tellement d'années.
Le secret aurait-il enfin éclaté ?
Oh, ils ont bien remarqué que les choses changeaient, que les massacres se faisaient peu à peu plus voyants, qu'on peinait de plus en plus à cacher les morts.
Et voilà qu'ils s'étalaient sous leurs yeux, spectacle morbide, pantins disloqués exposés aux regards de tous. Le silence auquel on les a habilement tenu pendant toutes ces années semble peu à peu s'effriter, laissant place à des murmures. Des murmures qui prennent de l'ampleur.
Les mauvaises langues jasent : voilà un bon fait divers dans le train-train quotidien de Réversa, ça change du tout le monde est beau, tout le monde est gentil !
Les autres observent le spectacle étendu sous leurs pieds. D'autres, dépités, murmurent des paroles incompréhensibles.
Les enfants, jeunes écoliers se rendant à l'école, jettent un drôle de coup d'œil à la scène. Ils n'avaient jamais vu ça avant. Ils ne comprennent pas que ce ne sont pas des acteurs qui sont à leurs pieds. Ils prennent ça pour un jeu.
Quelques adultes plus responsables – leurs parents, leurs professeurs peut-être – les prennent par la main et les éloignent du triste spectacle.
Pour leur épargner l'horreur, pour qu'ils ne sachent pas quel mal gangrène Réversa.
Les murmures s'éteignent et les gens retournent à leur routine : lever- laver - manger- travailler - manger - coucher. Certains restent devant les cadavres exsangues. Eux ont remarqué l'anormalité des blessures, ou ont tout simplement perdu un proche. D'autres sont là par curiosité, cherchant à satisfaire une indiscrétion morbide.
Et ceux qui restent...ceux qui restent ne regardent même pas, comme s'ils n'étaient pas atteints par le scandale général.
Un léger sourire aux lèvres, ils s'observent les uns les autres, déplacés parmi cette foule. Glacés et trop beaux. Brillants et surnaturels. Ils sont une petite dizaine et...une aura étrange flotte autour d'eux. Ils ne sont pas d'ici, c'est certain. On dirait que leur visage a été façonné dans la pierre, qu'ils sortent de ces magnifiques sculptures de l'ancien temps, taillées par les Grecs de l'Antiquité. Pourtant, quelque chose vient gâcher la beauté de leurs traits. Leur sourire sonne faux. Leurs traits sont...mesquins, insolents, leur sourire en coin trahit une envie malsaine, une ironie méchante, un cynisme acerbe. Leur voix doit être douce, chaude et mielleuse et pourtant, nul doute que leurs répliques peuvent ronger comme de l'acide.
Mais le masque se remet bien vite en place et soudain, plus nulle trace de leur laideur. Ils sont parfaits, à tout point de vue.
L'un d'eux s'avance, calmement. Il n'y a plus énormément de monde sur la place. Juste ceux qui traversent pour se rendre à leur travail et autres habituels badauds.
D'un coup d'œil concerté, c'est lui qui a été désigné.
Lentement, il se dirige vers les morts, et fixe un regard désolé sur eux. Soupir théâtral.
Hypocrite.
« Et dire qu'on m'avait vanté les beautés et les charmes de cette ville. J'y arrive et n'y vois que des horreurs ! »
Il n'a pas crié mais sa voix est claire – trop claire – et elle porte suffisamment pour que tous ici aient pu l'entendre distinctement.
Pause étudiée. Il a attiré l'attention des passants. Parfait.
« N'y a-t-il donc personne pour donner une tombe décente à ces pauvres malheureux ? Personne ne peut-il donc expliquer leur mort atroce, apporter réconfort et réponses à leurs proches ? »
Un de ses congénères vient à ses côtés, ses cheveux blonds flottant légèrement autour de sa tête, donnant la fausse impression d'une auréole.
« Mais...n'a-t-on pas dit que cette ville subissait le chaos la nuit ? Et...ne trouves-tu pas leurs blessures bizarres ? Ils sont comme vidés de leur sang ! »
Un cri se fait entendre parmi la foule, un badaud.
Le jeune homme s'avance un peu, l'air effronté sous ce pâle soleil, comme si l'astre du jour pouvait le protéger des monstres qu'il craint la nuit.
Si seulement il savait...
« Tout ça, c'est de la faute des vampires ! » crache-t-il.
Le premier ange sourit. Tout se déroule comme prévu.
« N'y a-t-il pas de gouvernement pour effacer ces horreurs ? »
Il s'adresse à tous et à personne en même temps. Une femme répond :
« Il n'y a pas de gouvernement à Réversa. Il y a les créatures du jour la journée et les monstres la nuit. Personne n'empiète sur le terrain de l'autre. On se débrouille très bien comme ça. »
Un ton légèrement bravache. Le menton relevé en signe de défiance, les poings sur les hanches. On n'appréciait pas les étrangers, visiblement.
« Tout pays démocratique a un gouvernement. Comment pouvez-vous continuer à vivre comme ça ? Ce système finira par vous détruire. »
Il continue de déblatérer ses bonnes paroles, ses arguments, avec le ton véhément de quelqu'un qui sait attirer les foules. Mais les gens n'écoutent pas. On rechigne, on souffle en marmottant des choses comme « insensé ! », « ridicule ! », « des étrangers, ils n'y connaissent rien à la ville... ». L'humeur s'échauffe et les étrangers ne disent rien. La foule se disperse bientôt, sans prêter plus d'attention aux cadavres qui jonchent le sol. Une équipe d'assainissement nettoierait bien vite les lieux, ne laissant aucune trace, comme d'habitude. Ceux qui viendraient sur la place dans l'après-midi ne se douteront jamais qu'il y avait eu là des morts exsangues aux yeux révulsés d'horreur. Réversa était si belle de jour, comment pouvait-on seulement croire qu'il y ait place pour la vilenie ?
- - - - - - -
Un jour passa. Le surlendemain, la place était à nouveau le théâtre d'une sombre et morbide mise en scène. Les acteurs principaux étaient toujours aussi exsangues mais leur état semblait plus grave. Si les premiers cadavres avaient encore une allure décente dans la mort, ceux-ci ne l'avaient définitivement pas.
Les bras et les jambes se tordaient en des angles qui eurent été impossibles à former de leur vivant. Les gorges étaient ouvertes, déchiquetées. Les vêtements étaient en lambeaux, comme déchirés par les griffes invisibles de quelque animal sauvage furieux, comme si on avait voulu leur refuser ne serait-ce qu'un peu de dignité dans le trépas.
Aucun souci pour épargner les yeux des vivants. L'odeur rance et douceâtre de la mort flottait dans l'air.
Les yeux écarquillés par le choc, la main sur la bouche pour cacher une exclamation d'horreur ou simplement pour s'empêcher de vomir, les gens fixaient, muets, l'immonde scène.
Les étrangers étaient de nouveau là, toujours avec cet air triste et ce sourire qu'on ne voyait pas et pourtant qu'on sentait. Comme une moquerie silencieuse pour dire « Vous auriez mieux fait de nous écouter, ce massacre est de votre faute. »
Cette fois, les yeux de la foule étaient braqués sur eux. Peut-être ne leur avaient-ils pas assez prêté attention. Pourquoi ces étranges êtres apparaissaient en même temps que ce massacre exposé aux yeux du jour ? Simple coïncidence ?
Les questions fusèrent :
« Que faîtes-vous à Réversa ? » « Qui êtes-vous ? » « Que voulez-vous ? » et ainsi de suite.
Ils répondirent obligeamment. Ils étaient des anges. Une nouvelle race créée, tout comme les elfes, mais sans défauts. Ils étaient là pour protéger les gens, les humains des êtres de la nuit. Ils avaient entendu dire à quel point la situation dégénérait, à quel point elle s'aggravait. Ils étaient venus témoigner et apporter leur secours aux habitants.
Leur discours était logique. Raisonnable. Ils proposaient des solutions. Laissez-les créer une sorte de milice. La proposition fut acceptée. Les jours passant, toute la ville fut mise au courant de ces nouveaux venus. On s'en méfiait, bien sûr, mais, quand au bout de plusieurs semaines, les attaques de vampires se firent moins nombreuses...on leur reconnut quelque bien.
Leurs fonctions évoluèrent. Comment ? Nul n'en sait trop rien. Mais bientôt, un nouveau gouvernement naquit.
La mairie, abandonnée depuis longtemps mais encore un parfait état, fut instaurée par les étrangers. Leur organisation était irréprochable et bientôt, ils firent resplendir le jour plus fort que jamais à Réversa. L'ordre régnait. Le crime diminuait. La nuit était sûre.
Ou presque.
Parce qu'au fond, tout au fond...rien n'a vraiment changé à Réversa.
Les créatures de la nuit sont toujours là et elles n'ont pas l'intention de se laisser faire.
Et puis...qui vous dit que les anges vont vraiment les éradiquer ?
Qui vous dit qu'ils n'ont pas...juste déguisé la vérité ?
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Sujet: Décision gouvernementale Mer 20 Juil - 16:38
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Décision gouvernementale
Reversa, Mairie, Décembre 2009
Souviens-toi, souviens-toi de ce 5 de novembre De ses poudres et sa conspiration Souviens-toi de ce jour, souviens-t'en A l'oubli, je ne peux me résoudre
La ville résonne des rires d'enfants. Décembre ! Ah, décembre. Décembre et la neige, décembre et Noël ! Toute la cité semble en proie à la joie extatique de ce premier mois, coincé entre automne et hiver.
Changement ? Oh oui, changement. Mais laissons le peuple à son insouciance ! Il ne se doute pas de ce que l'on décide entre d'autres murs, il ne s'en doute pas le moins du monde.
Quittons les rues illuminées de Réversa, quittons ces rues bariolées aux couleurs de Noël.
La nouvelle année approche, oui, oui, et avec elle les changements arriveront. 2010 sera...l'année des changements. Ils l'ont promis.
Loin d'être des répliques d'angelots qui décorent les sapins domestiques, les Anges qui forment le gouvernement, mis en place il y avait de cela un peu plus d'un mois, sont réunis à la mairie, nouvellement investie.
Rapide, prometteur et fulgurant. C'est cela le nouveau gouvernement de Réversa.
En l'espace de deux mois à peine, on remarquait déjà des changements. La nuit semblait plus sûre. Les habitants, plus joyeux, moins tourmentés par le danger qui planait sans cesse au-dessus de leurs têtes. On pouvait à présent se promener au crépuscule sans craindre pour sa vie. Une milice avait déjà été mise en place.
Ordre et sécurité. Voilà les mots phares du gouvernement.
Y avait-il eu des élections ? On pensait confusément que oui, mais on n'en était pas certains. Tout s'était passé si vite. Et puis, pourquoi ce soucier de pareil détail ? A Réversa, c'était bien connu, la politique ne marchait pas comme ailleurs.
Le système avait été revu. Toutes les races étaient passées sous la même bannière. L'autorité des anges jouait partout.
Mais pour étouffer les répliques des créatures nocturnes, plus virulentes que les autres, on avait consenti à l'élection de "chefs de race", qui jouiraient d'un certain pouvoir politique au sein du gouvernement. Les leaders lycan et vampire étaient désormais respectivement Marco Luciana Divolti et Tarja Turunen. En fin de compte, une telle séparation n'était pas plus mal. Ces créatures étaient mal vues par la population humaine, il était mieux de ne pas les associer. Et puis, ils étaient tout de même sous contrôle angélique. Seulement ils ne le savaient pas. Ou ils ne voulaient pas le savoir.
Les problématiques étaient urgentes à Réversa. On avait promis du changement, et il y en avait. Mais tout se jouait dans l'ombre...et les naïfs humains voulaient des preuves éclatantes, ils ne se contenteraient pas de mots.
Alors, on avait décidé d'un massacre de vampires. Après tout, ils les avaient pris pour boucs émissaires. Il fallait montrer que les anges n'étaient pas que des êtres de mots, mais aussi d'actes.
Il fut décidé, à l'unanimité, d'une exécution de vampires sur la place publique. La date ? Oh, l'on verrait bien, chaque chose en son temps.
Mais il y avait un autre problème, plus épineux. Telle une écharde dans un pied, il était infime mais très dérangeant.
Si les humains, lycans et vampires semblaient plus ou moins matés, il en était tout autre pour les elfes.
Ces deux races insoumises ne semblaient pas vouloir reconnaître l'autorité angélique.
Isolés qu'ils étaient dans leur forêt, trop simples ou trop hautains, ils ne voulaient pas entendre parler de politique gouvernementale. A quoi bon un gouvernement et un leader ? Ils avaient toujours fonctionné par système de clans, et cela, ce n'était pas une petite clique d'arrivistes qui allait y changer quoique ce soit !
Le ton montait au gouvernement. La fureur et l'indignation gagnaient les rangs.
Désobéissance, hurlait-on. Infamie ! Honte ! Comment pouvait-on laisser pareils êtres les tenir en échec ?
Les insultes pleuvaient. La colère montait. Mais que faire, alors, que faire ? Cette ombre au tableau devait être effacée. Il fallait trouver une solution...et vite !
Les propositions affluaient.
Les forcer à rejoindre la ville et s'intégrer, leur imposer la vie à Révers ?. Trop utopique, l'idée fut aussitôt raillée.
On proposa une extermination, comme pour les vampires. La proposition souleva nombre de remarques. Enthousiasme et réprobation menaient la part belle. Mais il fut décidé, après de nombreux débats, qu'un nouveau bain de sang ne les feraient pas monter dans l'estime de la population. Il faut savoir être ferme, mais les Réversiens n'accepteraient pas une tyrannie sanglante. Il fallait agir avec ruse cette fois, avec discrétion.
Trop retirés de la ville, ils ne représentaient pas réellement une menace. Mais ils ne suivaient les décisions du gouvernement, et cela ne pouvait pas être toléré.
Comment résoudre leur problématique alors ? Ils n'étaient d'aucune utilité, les laisser vivre tranquilles était inconcevable et ils ne représentaient pas un danger réel, mais juste un déséquilibre politique.
Alors, on émit l'idée de se servir d'eux comme cobayes.
Êtres inférieurs, sous-humains, ils résultaient de manipulations génétiques comme tous les êtres de Réversa ici-bas. Mais eux, étaient la honte de ces expérimentations. Un retour à la nature, presque à l'état sauvage...C'était l'éloignement du progrès, l'éloignement de la civilisation et cela ne pouvait pas être accepté !
On préconisa alors de lancer une nouvelle campagne de recherches. Peut-être y aurait-il un moyen de faire revenir ces créatures à un stade plus évolué ? Peut-être pouvait-on renverser le processus, trouver...un antidote ?
Dernières créations des expériences folles de Réversa, les anges étaient persuadés de leur perfection. Ils étaient plus hauts que les autres races et le faisaient bien comprendre. Il était de leur devoir d'aider les êtres inférieurs. Il fallait, à défaut de pouvoir les éduquer – impossible, puisqu'ils refusaient leur autorité ! – les faire revenir à un état plus convenable, plus policé.
Et puis, même si l'expérience échouait...Ce n'était pas bien grave. Ce n'était pas comme si c'était une perte réelle.
Le sort des elfes fut ainsi décidé. Presque trop vite. Comme une solution prise à la volée. Mais elle arrangeait tout le monde...et au final, n'était-ce pas ce qui comptait ?
« D'abord, réglons le sort des vampires. Nous nous attellerons ensuite à la problématique des elfes. Chaque chose en son temps. Agissons avec sagesse. Frappons fort, voyons grand. »
- Traduction française extraite du film V pour Vendetta du poème original Remember Remember. -
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Sujet: Exécution publique Mer 20 Juil - 16:38
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Exécution publique
Reversa, Place publique, 15 Janvier 2010
Le soleil resplendit de façon presque indécente sur Réversa. On est au mois de janvier. Le temps est froid, glacial et pourtant les rayons d'or font scintiller de mille éclats les cristaux de givre, enveloppant la cité dans un cocon de glace. Peut-être dort-elle encore ? Mais non. Il y a de l'agitation en ville. Ça chuchote, ça murmure. Place publique, entend-t-on. Place publique, c'est là que tout va se jouer. Un drame, une tragédie pour les uns...un juste châtiment, un ordre rétabli pour d'autres. De quel côté serez-vous ? Dans quel camp serez-vous ? On se faufile, on se tasse, on se bouscule le plus silencieusement possible. On se questionne, on s'interroge. Quelle étrange scène va avoir lieu ? Que va-t-il se passer sous le regard incandescent de l'astre du jour ? Ça s'amasse à la place publique. Là, dressée en plein milieu du coeur pavé de pierres de Réversa, une large et haute estrade en bois trône, comme si elle avait toujours été là, comme si elle avait toujours fait partie du décor. Mais ce n'est pas le cas. Cette plate-forme est nouvelle et à sa vue, les habitants savent qu'on l'a montée la nuit-même. La légère humidité et la fine pellicule de givre peuvent en attester. La curiosité pousse les passants à se rapprocher, à entourer l'estrade. Peu à peu, avec le bouche-à-oreille, la place publique se voit investie de la population réversienne. Majoritairement humaine, celle-ci fixe, un peu intriguée, ce nouveau monument érigé en ils-ne-savaient-quel-nom. Puis, ça remue un peu plus fort. On entend des murmures insistants, des insultes chuchotées entre des dents serrées. Des cris retenus, aussi. Que se passe-t-il ?
Clac. Clac. Clac.
Bientôt apparaissent sur l'estrade plusieurs personnes. Des anges, membres du gouvernement mis en place tout récemment. Parmi eux, certaines têtes sont plus familières que d'autres. Assurés, un sourire aux lèvres pour certains, une mine crispée pour d'autres, leur indifférence glacée semble oubliée. Un frisson parcoure l'assemblée. Même si les anges se mêlaient efficacement à la population...ils provoquaient toujours ce sentiment mêlé de peur et d'admiration. Quelque chose en eux était fascinant...mais funèbre, à la fois. Certaines personnes semblent au courant de ce qu'il se trame. On entend le mot vampire de plus en plus murmuré. Quoi, pourquoi évoque-t-on ces monstres, en pleine journée ? C'est comme si ce simple nom allait répandre la peste. Comme pour confirmer les craintes des gens, tels des enfants effrayés par le croque-mitaine, des silhouettes encapuchonnées arrivent, sur le claquement de doigts d'un des anges. Tout bas, on entend des c'est le chef du gouvernement. On s'interroge, on s'interpelle : que fait-il ici, dehors ? Les silhouettes sont au nombre de cinq. Complètement couvertes de vêtements noirs, les mains attachées derrière le dos, elles sont à chaque fois retenues par deux personnes. Membres du gouvernement, ou humains sous ordre d'anges, peu importe. La disproportionnalité rend la scène étrange. On les traite comme les pires criminels. Peut-être le sont-ils ? Sous le regard effrayé et plein d'une curiosité malsaine des spectateurs, le chef du gouvernement s'avance, adresse un sourire à la population et les embrasse d'un grand geste.
« Chers citoyens de Réversa ! »
Aussitôt, le silence se fait sur la place. Les faibles murmures qui persistaient encore se sont tus. La peur et l'anticipation courent comme des rats affolés dans les rues et les esprits des gens.
« Vous nous avez choisi pour rétablir l'ordre dans cette ville...vous nous avez fait confiance. Nous vous avons promis des changements...nous ne vous décevrons pas. »
Allant et venant d'un pas calme, posé, autoritaire, l'ange s'assurait qu'il avait toute l'attention de la foule. Qu'il s'adressait à tous, qu'il fixait chacun des habitants dans les yeux. Instaurer la confiance. C'était primordial. D'un geste presque théâtral, il indiqua les silhouettes encapuchonnées de la main, adressa encore un sourire à son auditoire.
« Devant vos yeux, voici la vermine qui tente de s'en prendre à des innocents, une fois la nuit tombée. Ces monstres que vous craignez et qui peuplent et souillent de leur crimes votre magnifique cité...vous n'avez plus à en avoir peur. Chaque jour, nous les traquons. Chaque jour, leur nombre diminue. Mais nous travaillons dans le silence et certains doutent de notre pouvoir. Alors, posons un geste fort envers les dubitatifs, qu'ils voient nos actions au grand jour ! »
Le ton s'enfla, devint plus véhément.
« Ils n'ont pas leur place parmi nous ! Ils n'ont pas le droit de mettre à mort nos familles ! Mais ils ne veulent pas écouter, pas entendre raison...une alliance avec eux n'est pas possible. Nous avons essayé la diplomatie...cela a été vain. Alors, à présent, nous n'avons d'autre choix que d'éradiquer leur espèce. Les exterminer...un par un. »
Les propos touchent leur cible, gagnent le coeur des Réversiens. On voit peu à peu les regards se durcir, se teinter de hargne et d'arrogance. Ha ! Alors, ils se sont crus plus forts, ces sombres immortels ? Qu'ils paient, maintenant, pour leurs massacres et leur fierté ! L'ange se tourne vers les autres personnages de l'estrade, fait un bref hochement de tête. Un froid « enlevez les capuches » retentit dans l'air glacial d'hiver. Et comme d'un seul mouvement, les couvre-chefs sont retirés, révélant au grand jour les visages trop pâles de ces créatures à l'aura surnaturelle.
Vampires.
Certains courbent déjà la tête, gémissant, cherchant à échapper aux rayons mortels du soleil sur leur peau. Cuisant, lentement, douloureusement. Un autre, inconscient peut-être, relève la tête avec dignité et hargne, une lueur de défi dans les yeux. Le message est clair : je ne me laisserais pas faire. Le chef du gouvernement s'approche de lui, sourire aux lèvres. Son visage est déjà en partie brûlé. La chair, carmine, est hideuse. Comment peut-il encore garder la tête droite sans hurler de douleur ?
« Alors, prêt à mourir ? » fait-il, comme sur le ton de la conversation, au vampire aux cheveux longs et bruns.
L'interrogé ne répond pas, mâchoires serrées. Mais au fond de ses yeux, on peut voir toute la haine et la rage qu'il ressent. Il n'y a pas de place pour la peur. Il est déjà résigné, comme ses autres compagnons. Autant affronter la mort avec dignité.
Nouveau claquement de doigt.
Comme s'ils n'attendaient que ce geste, apparaissent alors des poteaux en bois solide. Ils sont au nombre de cinq. Un pour chaque vampire, on le devine. Sous les cris de douleur des créatures, les anges et humains les tirent brutalement vers ces poteaux de bois, les attachent fermement, serrant probablement trop fort les cordes autour de leurs poignets. En plein jour, sous l'effet brûlant du soleil, ces vampires sont aussi faibles que des nouveaux-nés. Impuissants, certains ploient déjà les genoux. Ils sont vraisemblablement jeunes. L'un montre les crocs tandis qu'un ange l'attache au pilier. Un solide gifle lui répond, renvoyant son visage de côté.
« Ne me menace pas, sale vampire ! »
Un gémissement plaintif et pitoyable lui répond. Oh, qu'elle est loin cette image d'aristocrates invincibles et parfaits ! Le soleil poursuit son oeuvre. Lentement. Implacablement. Les membres fragiles, pâles, sont tordus, agités. Les convulsions de douleur. La peau se boursoufle, craque. La brûlure avance un peu plus profondément à chaque fois, léchant la chair rose et vermeille. La viande noircie retombe, en cendres, sur le sol. Doucement, traîtreusement, les rayons du soleil dévorent les vampires, les mutilant, les tuant. Les légères volutes de fumée qui flottent autour de leurs corps sont portées par le vent jusqu'aux narines délicates des humains. L'odeur de la chair brûlée. Certains s'enfuient, certains rendent. D'autres continuent de regarder le spectacle morbide, fascinés par la scène macabre.
Comme un unique cri silencieux : à mort, à mort !
Et les cris, plaintes et gémissements des vampires. Pathétiques, lamentables. Réduits à l'état de rien par une malheureuse lumière solaire. La torture est longue. La mise à mort est comme interminable. Au final, au bout de longues minutes – ou peut-être était-ce des heures ? – qui ont l'apparence de l'éternité, des vampires, il ne reste plus rien que de vagues contours encore debouts, des poussières de cendre. L'assemblée encore présente est muette d'horreur devant le carnage auquel elle vient d'assister. Vient-elle vraiment d'être témoin de la mise à mort de cinq vampires ? Ces monstres-là mêmes qui ont peut-être arraché un proche à leur famille ? Oui, c'est eux. Et la foule ressent une joie féroce à cette idée. Ils ont triomphé sur les monstres qui peuplent leur cauchemars ! Le bruit de pas sur le sol de la plate-forme sort la foule de sa léthargie sanguinaire. Comme sortant de l'ombre, le chef du gouvernement vient encore une fois sur le devant de la scène, un sourire qu'on dirait éternel aux lèvres.
« Nous vous avons promis l'ordre et la prospérité. Ceci n'est que le début du massacre des vampires. Il y en a encore d'autres, bien d'autres encore qui périront sous nos mains, pour vous délivrer de leur joug despotique. Mais dans vos réclamations...vous avez oublié une autre espèce. Une espèce qui côtoie à la fois le jour et la nuit, à l'apparence tout à fait humaine...et peut-être en cela sont-ils encore plus dangereux que les vampires. En eux se cache une bête immonde et assoiffée de sang. Je veux parler des lycans ! Une telle dualité ne peut pas être tolérée. Qui sait quand ils viendront à leur tour frapper à nos portes pour nous assassiner ? Ils ont l'avantage de l'anonymat...quels plus parfaits tueurs ? Prenons des mesures avant qu'il ne soit trop tard ! »
Sur un claquement de doigt, une nouvelle silhouette apparaît, accompagnée d'un cliquetis de métal. Celle-ci n'est pas recouverte de cape, mais elle se débat avec fermeté contre les trois personnes qui l'enserrent, et les insultes qu'elle profère heurteraient les oreilles des plus puritains. C'est avec des hurlements de rage qu'on finit par la mettre à terre. Un jeune homme, aux yeux fous. La vingtaine, peut-être. Il a encore l'air d'un adolescent. Les cheveux en bataille, les vêtements en haillons, il fait pitié, à s'agiter comme un beau diable, à aboyer, pareil à un chien. Trois anges le forcent à se mettre à genoux. On attache ses chaînes à des anneaux en métal au sol. Fixé ainsi, il est incapable de bouger. On presse avec force sa nuque, pour lui faire courber l'échine. La population est tétanisée. Il n'a jamais été question de lycans. La mise à mort est rapide cette fois, sans grande cérémonie. Comme si de tels êtres ne valaient guère mieux que d'être abattus comme des bêtes. Un ange, saisissant une arme à feu tendue par un congénère, pointe le canon vers la nuque de l'homme, le visage complètement inexpressif.
« Une dernière volonté ? »
C'est le regard d'un homme qui a peur de la mort que le peuple de Réversa fixe, en ce triste jour de janvier. Un homme, encore, et non une bête, malgré ce que les anges affirment. Un cri de protestation s'élève, au même moment où l'ange appuie sur la détente. Une déflagration retentit dans l'air sec, accompagné d'un bref éclat de voix. Avorté. Le corps retombe mollement sur le sol, comme un pantin dont on aurait coupé les ficelles.
« C'est fini. Il n'y a plus rien à voir ! » lance un des anges, à la population figée.
Tout s'est passé si vite, tellement vite. Ils n'ont pas eu le temps de réfléchir, pas eu le temps de protester. Comment ? Pourquoi ? Mais déjà, les membres du gouvernement descendent de l'estrade et dispersent la masse muette de stupéfaction. Les hauts dignitaires ont déjà disparus. Il est temps pour Réversa d'oublier. En quelques minutes, la place publique est vidée de ses occupants. On dirait que la mort plane sur la ville. Le frais cadavre est déjà envolé. Les anges ont prouvé leur supériorité. Ils ont tenu parole. Mais alors, pourquoi la crainte étreint-elle les coeurs ?
Et sur l'estrade de bois, comme un dernier vestige du massacre, une marre de sang continue de fleurir, comme une rose aux pétales vermeils épanouis.
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Sujet: Solution finale Mer 20 Juil - 16:39
Spoiler:
Solution finale
Reversa, Forêt, 2 Février 2010
Réversa se trouve toujours au plus fort de l'hiver en ce jour de début février. Mais le temps se montre petit à petit plus clément; le vent se fait moins fort, moins glacial au fil des journées qui passent. En tout cas, c'est un beau soleil qui vient réchauffer les âmes et fait fondre la neige et la glace, aujourd'hui. La forêt auparavant recouverte de neige et de givre chantonne au rythme des gouttes d'eau qui tombent avec un petit bruit sur le sol humide et couvert de feuilles mortes. Tout est calme et paisible et pourtant...
Depuis décembre, un certain malaise se ressent dans les communautés elfes de Réversa. Les informations ont filtré les murs de la mairie, et depuis le massacre des vampires, on n'est pas rassurés.
On se persuade que tout va bien, que jamais ils n'oseront entrer sur leur territoire, sur les terres sacrées de Gaia. Les humains et les anges n'oseraient pas.
N'est-ce pas ?
Pourtant, c'est bien des humains et des anges qu'un elfe voit sous le soleil matinal. Des humains et des anges dans la forêt, dans leur territoire.
L'elfe s'agite. Son rythme cardiaque s'accélère. La peur. L'effroi. Que font-ils ici ? Vite, il faut donner l'alarme, il faut prévenir les autres !
La créature se relève, ses courtes jambes la propulsent vers la maison la plus proche du village. C'est la panique qui la guide. Vite, vite ! C'est une course folle, effrénée, qu'elle mène, elle court à en perdre haleine. Puis un bruit incongru, inconnu arrive à ses oreilles. Elle se retourne, épouvantée, et voit des monstres de métal se diriger vers elle. Ils font un bruit infernal, ils sont tout de noir brillant et des ronds blancs, comme des yeux, projettent une lumière aveuglante à l'avant.
Les monstres roulent plus vite. Bientôt, ils le rattrapent, et comme sorti d'une bouche latérale de la bête, un bras – humain, bien humain – le saisit au vol, comme s'il n'était guère plus qu'une poupée de chiffon.
L'elfe a beau se débattre, son poids trop léger joue en sa défaveur et bientôt, ses cris sont étouffés par une grande et rude main.
Il n'a pas pu remplir son rôle. Il n'a pas pu prévenir les autres de la menace qui arrivait
D'autres monstres surgissent. Ils sont une dizaine, comme une armée toute de métal rutilant, fait de noir et d'argent. Ce sont comme des clones, des insectes géants à quatre roues.
Le bois brisé sous les impitoyables disques métalliques, le bruit dantesque des animaux qui prennent la fuite, l'odeur de pot d'échappement, le vrombissement des moteurs...tout ça perturbe l'harmonie qui régnait jusqu'alors.
Au coeur de la forêt, en ce matin de février, ce sont des centaines d'elfes qui sont pris par surprise devant cette intrusion, certains ne s'étant jamais aventuré dans la ville, certains n'ayant même jamais vu de créations humaines.
Les humains n'ont jamais fait que du mal à leur population. La ville est un endroit corrompu, malfaisant, où le crime et la laideur sont despotes. Comment peuvent-ils oser pénétrer sur leur terres sacrées ?
La panique s'empare des coeurs, une résistance essaie vaillamment de se former, mais c'est trop tard, déjà bien trop tard.
Des hommes sortent des camionnettes, grands, imposants. Ils toisent les créatures plus petites, les regardent avec dégoût.
Ce ne sont que des parasites, ils ne sont d'aucune utilité. Ils ne devraient même pas exister.
Ils avaient refusé leur autorité ? Avaient refusé de reconnaître leur gouvernement ? Et bien ils allaient le payer cher, très cher.
Les elfes sont coriaces. D'une force et d'une taille égale à la leur, leur agilité et leur intelligence font d'eux de redoutables adversaires.
Mais trop désorganisés, trop peu habitués à combattre, les envoyés du gouvernement finissent par avoir le dessus. Le recours à la violence, aux coups et matraques, gaz lacrymogènes et autres achèvent d'avoir raison des elfes.
Comme si ce n'était pas suffisant d'emmener les créatures blessées, bâillonnées et gémissantes, quelques agents mettent le feu au village, sur ordre d'un des membres du gouvernement.
Les flammes, dames de destruction rouges et oranges, s'emparent avec avidité des maisons, transperçant de leurs bras incandescents les objets, poignardant les bibelots, réduisant en cendre les belles architectures. Voraces, elles courent à toute vitesse comme des folles furieuses, gagnent les arbres, brûlent et lèchent tout ce qui se trouve à leur portée.
Bientôt, des villages elfes, il ne reste plus que des débris calcinés. Ça et là, des babioles rescapées font triste mine, toute carbonisées qu'elles sont.
Même les oiseaux se sont tus et la nature observe un silence choqué et meurtri. Ils ont osé...ils ont vraiment osé.
En ce triste jour de février, la forêt portait le deuil, payait un très lourd tribut.
Tout ça pour la soif et le pouvoir de quelques anges...tout ça pour encore plus d'expériences qui les détruiraient, les détruiraient tous.
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Narrateur
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Sujet: Rafles Mer 20 Juil - 16:39
Rafles
Reversa, 9 Février 2010
Une semaine s'était écoulée depuis l'incident de la forêt. Plus personne n'osait y mettre les pieds. On gardait la bouche close sur ces événements. Même chuchoter semblait dangereux. Lors de ce triste jour, le premier réflexe des humains avait été la panique, la peur, l'incompréhension. Des flammes, en plein jour ? En pleine forêt ? Ce n'était jamais arrivé...jamais ! Ce chaos-là était réservé à la nuit ! Qu'était-il arrivé aux elfes ? Leur avait-on fait du mal ? Certains avaient voulu s'élancer vers les bois, trouver des réponses, aider les populations sylvestres même, mais ce n'était pas des elfes qui étaient sortis des vertes profondeurs, oh non, c'était des anges. Grands, froids, imposants, leur perfection faisait peur. Depuis l'exécution publique, on craignait les anges, on se demandait quelles atrocités ils étaient capables de commettre au nom de l'ordre et la sécurité, au nom de leur justice et de leur loi. Pour Réversa, disaient-ils. Les vampires, d'accord, tout le monde reconnaissait le mal qu'ils faisaient mais...les lycans ? Et maintenant, les elfes ? Qu'avaient-ils fait, eux ? C'était injuste, profondément injuste. Quelques personnes avaient bien eu le cran de se rebeller en voyant les voitures arriver, demandant des explications d'un ton rogue, indigné. Tout ce qu'ils avaient reçu en réponse, c'était des regards menaçants, sombres et lourds de sous-entendus.
Ne nous défiez pas, à moins de vouloir subir le même sort.
Et les voitures s'étaient éloignées, en file indienne, se rendant dans quelque obscur endroit inconnu de la population. A quelques fenêtres entrouvertes, on avait aperçu les visages désespérés et ensanglantés des elfes, avec ces regards éperdus, chargés de panique et d'incompréhension. Qu'avaient-ils fait pour mériter pareil traitement ? A présent, en cette date du 9 février 2010, la population vivait dans un calme agité. C'est la nuit. Le temps est couvert, le vent souffle, l'hiver est bien présent. Dans l'air, il y a comme quelque chose de pollué, de nocif, comme un avertissement des événements qui allaient bientôt avoir lieu. Le vent de révolte avait soufflé. D'abord le massacre des lycans et vampires...et maintenant, les elfes ? Quand les anges, leurs soit-disant protecteurs, s'en prendraient-ils aux humains ? Quand leur soif de pouvoir les aveuglera-t-elle totalement ? Dans un mois ? Dans une semaine ? Demain ? Ce soir ? On savait qu'il ne fallait pas remettre le gouvernement en cause, on le savait pertinemment. Mais passé certaines limites, on ne pouvait plus tolérer l'intolérable. On bravait le danger pour sa liberté. Seulement, les militants, les contestataires, les anges n'en voulaient pas. Il fallait que tout le monde marche au pas, que tout le monde soit sous contrôle. Les brebis égarées devaient être éliminées, coûte que coûte. Les mêmes monstres de métal qui ont envahi la forêt reparaissent. Cette fois, ils sont vides...mais ils sont affamés et ne souhaitent qu'une seule chose : capturer le plus d'humains possible, capturer tous les dissidents au régime. Les anges avaient senti la grogne qui se répandait dans les rues. Même les chuchotis et les murmures ne leur échappaient pas. Ils amadouèrent les humains, attirèrent leur confiance. Tout pour nettoyer Réversa de la gangrène et de la vermine.
Trahis ta race, donne-moi ce que je veux.
Depuis l'exécution, tout avait été planifié. Les anges s'étaient rendus compte de leur erreur en tuant le lycan. Ils savaient que les elfes étaient appréciés et c'était pour cela qu'ils avaient agi discrètement. Mais il semblait que les faibles humains n'avaient pas aimé le traitement réservé aux autres populations de Réversa. Avaient-ils peur ? Avaient-ils senti qu'ils étaient les prochains sur la liste ? Les anges savaient qui étaient leurs opposants. Ils avaient recueilli soigneusement les informations au fil d'espionnage, d'observation, de collaboration. Les trouver et les capturer était un jeu d'enfant. Les rafles durèrent toute la nuit. Pris par surprise, en plein sommeil, les habitants n'avaient pu résister. Effet de surprise. Déploiement d'anges comme une armée de soldats bien entraînés. La lumière aveuglante des torches dans les yeux. Les ordres beuglés. Allez, allez, tous dans les voitures ! Plus vite, plus vite ! Il y a de la résistance, bien entendu, ou plutôt un essai. Mais que peut-on faire contre trois ou quatre grands gaillards ? Rien, absolument rien. Alors la population se laisse emporter. Parfois les familles suivent. Un seul membre peut avoir contaminé tout le foyer. Autant éviter que la dissidence se propage. Comme si c'était une maladie. On est proche du matin quand la dernière descente a lieu. Le dernier rebelle se trouve au Pandemonium, bar situé non loin de la Place publique. A pareille heure, il n'y a plus personne dans les rues. Ou en tout cas, pas la brave et bonne population de Réversa. Non, celle qui peuple la nuit est infâme, vile, corrompue. Elle ne vaut rien aux yeux des anges. Et même s'il devait y avoir des témoins...qu'importe ? Ces gens-là étaient de la sous-merde. Quand les anges pénètrent au Pandemonium, une bagarre y fait rage. Au peu d'attention que les spectateurs portent à la rixe, il est facilement devinable que telle scène est habituelle en ce lieu. Cependant, parmi les hommes qui se battent, on entend clairement « Pourquoi est-ce que t'as critiqué le gouvernement, hein ? Pourquoi t'as voulu protéger un lycan ? S'il nous arrive une merde, ce sera ta faute ! ». L'homme acculé, leur "rebelle", ne fait pas long feu. Les anges attendent patiemment que ses propres camarades s'occupent de son cas avant de l'embarquer. Pour un peu, c'était les humains qui l'emmenaient dans la voiture qui devait l'emporter Dieu savait où.
C'est beau l'espèce humaine. Ça se déchire entre eux et ça se trahit à tout va.
Et dans la nuit noire, on pouvait enfin dire de Réversa qu'elle était "libre d'opposants".
Narrateur
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Sujet: Accord vampires-lycans Mer 20 Juil - 16:39
Accord vampires-lycans
Reversa, Hôtel, 16 Février 2010
Un mois s'était écoulé depuis l'exécution publique des vampires et lycan. Un vent de révolte soufflait entre les rues de Réversa. La dualité jour/nuit se ressentait plus fort que jamais dans la cité. D'un côté, humains, anges et elfes, de l'autre, vampires et lycans. Arbitrairement, injustement peut-être, on avait fait des créatures nocturnes les boucs émissaires, les raisons et causes de tous les malheurs qui arrivaient à Réversa. Et les propos et campagnes, véritable propagande de la part des anges, ne faisaient que conforter cette idée des humains. Si les anciens gouvernements avaient cherché à cacher la face sombre de Réversa, ce nouveau pouvoir la révélait au grand jour, avec un dessein titanesque : l'anéantir. Tout bas, on chuchotait que les anges voyaient trop grand, qu'ils n'arriveraient jamais à complètement décimer ces deux races. Le projet était trop faramineux. Trop audacieux. Mais secrètement, on espérait qu'ils y parviendraient. Qu'enfin la ville duale soit débarrassée de cette vermine qui la gangrénait. Et puis, s'ils n'y arrivaient pas...qui le pourrait ? L'opinion publique se faisait de plus en plus virulente à l'égard des créatures nocturnes. Les anti-vampires déclaraient librement leurs opinions tranchées. Les rangs des anti-lycans se grossissaient au fur et à mesure. La xénophobie et le racisme régnaient à présent en maîtres à Réversa. L'on en était pas encore aux persécutions publiques...mais cela n'allait sûrement pas tarder, au train où les choses avançaient. Plantons le décor. C'est la nuit à Réversa. En février. En plein milieu du glacial mois de février. La nuit est dégagée. Seuls un fin croissant de lune, posé sur un unique nuage gris perle, et quelques étoiles, telles des pierres dures et blanches, brillent dans le ciel. Deux voitures sont garées face à un immeuble. Un hôtel, un plein centre-ville. Imposant, son entrée se composait de deux tourelles rondes et d'un toit en ardoise. Maison en colombages, le bâtiment avait une apparence un peu "rustique" et authentique, qui tranchait quelque peu avec l'aspect plus moderne des architectures alentours. Mais probablement n'était-ce qu'une lubie du propriétaire, qui voulait en faire un lieu plus traditionnel, chaleureux et accueillant, dans cette ville composée majoritairement de pierres. Peu de chambres sont occupées. Mais ce ne sont pas les chambres qui nous intéressent, plutôt une pièce située au rez-de-chaussée, une salle de réception. La salle semble vide. Faiblement éclairée par un gigantesque lustre orné de chandelles, on peut voir des murs peints de beige et des rideaux couleur crème encadrer la grande et solennelle entrée. Ci et là, des bustes et tableaux décorent la grande salle. Sur le sol en parquet ciré résonnent des bruits de personnes qui marchent. Plus loin, à l'autre bout de la salle, dans un grand âtre de marbre rose brûle un feu, alimenté de bûches de cèdre, dont le parfum si particulier embaume l'air. Le feu de bois craque et chauffe doucement le coin de l'immense pièce, ronflant comme un félin bienheureux. Comme pour donner une intimité à ses visiteurs occasionnels, quelques fauteuils bruns et bordeaux sont disposés autour de la cheminée, une table basse en bois et verre entre eux. Cette lumière tamisée, ce feu, cette grande salle vide, tout ça donne comme un côté clandestin à la future réunion qui va avoir lieu. Devant le feu, une silhouette fait les cent pas. L'impatience la gagne. Ce n'est pas de gaieté de coeur qu'elle est là, et pourtant, il le faut bien. Si ça ne tenait qu'à elle, elle serait déjà partie depuis longtemps. Elle déteste rester là, à rien faire. Quelle affreuse idée. Mais non, il faut l'attendre. La décision ne peut plus traîner. Alors, elle ronge son frein, difficilement, et elle patiente. Une porte se referme bientôt, avec un bruit assourdi. C'est son ouïe fine qui lui permet de dire que quelqu'un s'est introduit dans la pièce. Un humain ne le pourrait pas. Des pas légers effleurent le sol, à peine audibles. Bientôt, une deuxième ombre se faufile à ses côtés. La stature haute, longue et fine, ce nouvel acteur semble presque gracile. Les cheveux châtains, les yeux d'un bleu comme la glace, il s'avance vers la première silhouette, la lumière du feu donnant d'étranges reflets orangés à sa peau trop pâle et faisant danser des flammes irréelles dans ses iris.
« Enfin, ce n'est pas trop tôt. » siffle le premier venu, visiblement peu enchanté, tandis qu'il se retourne et qu'il darde un regard trop vert sur l'autre homme. Les bras croisés sur sa poitrine, les yeux étrécis, c'est une attitude de méfiance et d'animosité, presque de peur, qu'il adopte envers l'inconnu. « Sais-tu depuis combien de temps je t'attends ? »
« Du calme, Heath. » répond le nouvel arrivant, tandis qu'il passe à côté de lui avec un demi-sourire et s'installe tranquillement dans un des fauteuils à leur disposition. Un petit soupir d'aise suit son action. « Tu es trop impatient. »
L'homme aux cheveux bruns et longs, le dénommé Heath, secoue la tête et serre les dents. « On est en plein coeur de Réversa ! N'importe qui pourrait arriver et nous surprendre ! Comment veux-tu que je me calme ! » siffle-t-il, avant de reprendre presque mécaniquement une marche nerveuse, devant le feu.
Le vampire ne fait qu'hausser un sourcil devant le tempérament ardent de son homologue lycan et lui fait simplement signe de prendre place face à lui. Son sourire indulgent a le don de mettre le loup-garou en rage, et il le sait pertinemment.
« Nous ne risquons rien. On n'est jamais plus discret que là où on ne nous attend pas...tu l'as oublié ? »
Le lycan secoue à nouveau la tête, mais consent à prendre place. Avec réluctance, cependant. On voyait toute l'aversion et l'animosité qu'il ressentait envers cet aristocratique immortel.
Ce qu'ils allaient faire était tellement...contre-nature.
« Tu es trop confiant, Caolán, toi, comme tous ceux de ta race. » crache-t-il. « Ça vous perdra. »
L'homme châtain eut un drôle de sourire.
« N'est-ce pas à cela que nous devons remédier, mon cher ? »
Un long moment, les yeux verts du lycan soutiennent le regard glacé du chef vampire. Il finit par détourner le regard, avouant sa défaite.
Malgré une aura de puissance et une ancienneté presque égales...C'était toujours Caolán qui avait eu le dessus. Peut-être était-ce dû à son calme en toute circonstance. Peut-être à sa tempérance. Peut-être à ses dons obscurs. Les vampires et leurs éternels airs d'indifférence...
« Qu'est-ce que tu proposes ? » finit par marmonner le lycan, se renfonçant dans son siège, triturant nerveusement la manche de sa veste brune. « C'est ta race qui est visée avant tout. Mais ces salauds d'anges ont quand même tué un des nôtres. Pour vos crimes. Il n'avait strictement rien fait. »
Le vampire a l'air agacé de l'accusation, claque de la langue.
« Parce que tu crois que mes sujets sont tous des criminels aguerris ? Ils étaient jeunes, Heath. C'était des proies faciles. Et ce n'est pas en rejetant tout sur ma faute que nous allons nous en sortir. Dois-je te rappeler le but de cette réunion ou l'as-tu déjà perdu de vue ? »
« Me prends-tu pour un amnésique ou un demeuré ? Bien sûr que je sais ce que je fais ici. Et ça ne m'enchante pas du tout. »
« Tu penses que ça me plaît, à moi ? » réplique Caolán, en faisant un geste de la main comme pour chasser une idée indésirable. « Passons cet accord et finissons-en. Cela vaut mieux pour toi et pour moi. »
Le chef lycan soupire.
« Une entente entre nos peuples...Seigneur ! Le monde tourne à l'envers. »
« Contre un ennemi commun, Heath, contre un ennemi commun, souviens-t'en. »
Et comme sortie de nulle part, une feuille de papier, de qualité supérieure et portant à la fois dans son en-tête le signe des deux clans, vampire et lycan, apparait sur la table entre eux.
Des mots étaient tracés à l'encre noire sur la page au grain fin. Sur celle-ci on pouvait lire, tracé d'une belle calligraphie, toute aristocratique :
Réversa, 16 février 2010
Dans ce présent contrat, nous, premiers représentants de nos races, commandons à nos successeurs l'entraide et le respect interaciaux. Nous donnons l'ordre formel d'une entente, d'un soutien et d'un appui entre nos espèces. Si l'une des deux venait à subir des dommages, l'autre doit venir à son secours, et vice-versa. Tout acte allant à l'encontre d'un représentant de l'autre clan sera sévèrement puni.
A nos représentants au conseil, nous intimons de travailler dans l'intérêt de nos deux races, et de déjouer les plans des Anges. Il est impératif de protéger les populations, quelles que soient leur espèce, et de faire régner nos lois parmi nos sujets.
Obligation est de vous imposer dans le conseil, de l'infiltrer et s'il est possible, d'entraver leurs plans.
Avec parole, nous scellons notre accord. Pour la pérennité de nos races et de Réversa.
L'apposition des signatures se fit dans un silence solennel. La tension était palpable dans la nervosité de leurs gestes. Mais il s'agissait du premier accord que les deux races parvenaient à mettre sur pied, en l'espace de trois siècles. L'heure était grave. Plusieurs exemplaires de cet accord furent paraphés. Deux d'entre eux furent envoyés à Marco Luciana Divolti et Tarja Turunen, sous-représentants des lycans et vampires. Les copies envoyées, les signatures apposées...l'union était désormais irrévocable. Un parfum de danger flottait dans l'air. Puisse cette décision venir à bout des Anges. Puisse leur entente les mener à la victoire. Le vampire se leva, son sourire ayant vacillé, pour adopter une mine sérieuse.
« Je crois qu'il est temps pour nous de nous retirer, Heath. »
Le lycan ne fit qu'acquiescer gravement, avant de se lever de son siège à son tour, tendant la main en guise d'adieu à son compagnon éphémère.
« Les décisions ne sont plus entre nos mains. A présent, c'est à eux de jouer. »
Dernière édition par Narrateur le Jeu 2 Aoû - 22:36, édité 1 fois
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Sujet: Résistance Mer 20 Juil - 16:40
Résistance
Reversa, Mars 2010
Un jour de mars 2010, le mouvement de la résistance naquit, en réponse à différents massacres orchestrés par les anges, qui régnaient déjà en maîtres sur la ville de Réversa. En effet, au mois de janvier de la même année furent exécutés en place publique plusieurs vampires et un lycan, puis les sylvestres raflés et décimés, leur belle forêt brûlée, ne laissant que quelques survivants dont la majorité était amère.
Certains humains furent outrés par le caractère totalement gratuit de ces actes et cherchèrent ouvertement à venger les espèces touchées, en se révoltant contre les créatures supposées célestes. Malheureusement pour eux, les anges les embarquèrent. Ce nouvel acte gratuit fit poids chez ceux qui étaient déjà contre le gouvernement. Une partie de cette moitié de population décida qu’il était temps d’en finir avec ces belles créatures complètement délabrées intérieurement et qui faisaient régner la terreur sur Réversa.
Que venaient faire ces créatures dans leur ville, dans leur vie et bousculaient tout, massacraient tout au nom d’une justice qui n’était que la leur ? De quel droit se permettaient-ils d’éliminer les lycans et les vampires et les sylvestres, qui étaient présents bien avant eux à Réversa ? De quel droit osaient-ils traquer les couples d’opposés, un lien qui ne se choisissait pas ? Leur ville n’était certes pas parfaite, mais ils l’aimaient ainsi, spéciale, dangereuse, révoltée. Il était hors de question de se taire plus longtemps !
Clandestinement, ces humains se réunirent pour former la Résistance, avec Riley Jane Reed à la tête de ce mouvement. Ce mouvement prit finalement de l’ampleur, au fur et à mesure des ripostes des anges. D’abord avec la création de la Milice, au même moment, et les patrouilles effectuées par cette dernière, aussi bien tôt le matin à l’université que tard le soir dans les rues. Ensuite par les rafles, comme celle durant un soir de juillet 2010, qui vit bien des rues de la ville ensanglantées. Les espèces jugées indésirables n’avaient plus raison d’être dans la ville ou bien c’était à leur péril.
Le mouvement grossit, des sylvestres, des vampires et des lycans s’enrôlant à leur tour pour venger leurs familles, leurs amis, leurs espèces. L’autre partie de la population fut nommée « neutre », ne souhaitant pas s’impliquer sans cette guerre pour des raisons qui leur étaient propres. Était-ce un comportement qui allait aider les résistants à vaincre l’oppression angélique ? Assurément que non et la Résistance comptait bien se mettre ces neutres dans la poche, d’une manière ou d’une autre.
La guerre est déclarée, rejoignez le camp qui vous plaît, mais sachez que quel que soit celui pour lequel vous vous décidez, votre vie ne sera pas tranquille. Il ne fait plus que jamais pas bon de vivre à Réversa et ignorer le couvre-feu est à ses risques et périls.
Narrateur
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Sujet: « L’amour s’enfuit, le temps s’envole » Ven 22 Juil - 13:01
« L’amour s’enfuit, le temps s’envole »
Reversa, Théâtre, 3 Février 2011
Va dire aux étrangers que tu nommes tes maîtres, Que nous foulons aux pieds leur pouvoir inhumain.
N’insulte plus, toi qui nous braves, A des maux trop long-temps soufferts. Tu crois parler à des esclaves, Et nous avons brisé nos fers.
Le soleil de milieu d’après-midi n’arrivait pas à réchauffer l’atmosphère glaciale, les gens traversaient une rue de Wilde’s Avenue repliés sur eux-mêmes dans leurs beaux habits pour contrer le froid. Seize heures trente approchait, l’animation propre à ce moment de la journée se manifestait par les enfants qui sortaient de l’école, les étudiants – heureux soient-ils de finir à cette heure – qui comptaient profiter du peu qu’il restait du jour, les salariés qui rentraient chez eux, allaient chercher leurs enfants, se rendaient à une réunion, comptaient faire leurs courses, bref tout ce qui rendait une ville vivante. Certaines choses ne changeaient pas, même à Réversa.
Soudain, de la musique résonna à travers le quartier, et plus particulièrement devant le théâtre. Elle était calme, pesante et intrigante, tout pour attirer l’attention. Une fois l’objectif atteint, des percussions annoncèrent une action à venir à travers l’oppressant brouillard que créaient les instruments accompagnateurs. Peu importait que la plupart des véhicules continuaient à circuler, les piétons ralentissaient, leur curiosité titillée ; le plus important était de gagner l’attention de la foule. Le volume de la mélodie baissa.
Un cri retentit.
Une douleur déchirait la voix, mais il était impossible de discerner sa cause : mal physique, peine ou rage ? Peut-être les trois en même temps. Le son torturé s’éteignit sans qu’on n’ait pu repérer sa source et laissa la place à des cuivres triomphants.
Une haute silhouette, qui dépassait la foule de deux têtes, fit alors son entrée ; elle venait d’une porte de service du théâtre, mais c’était comme si elle apparaissait. Une couronne de laurier ornait sa tête et révélait un visage légèrement doré, aux perfections mises en valeur par des touches de maquillage plus marquées. L’homme était vêtu d’une chemise blanche, d’un pantalon et d’une veste de costume crèmes ; il devait sa grande taille à des échasses. Une de ses mains était parée d’une bague de type médiévale qu’utilisaient les seigneurs pour apposer leur sceau sur les actes officiels, mains également légèrement dorées. La silhouette avançait, fière et indifférente, obligeant les badauds à s’écarter pour ne pas se faire marcher dessus.
Un seul profil se dessinait surplombant la mer de têtes que formaient les personnes présentes, mais ce n’était que temporaire : deux individus apparurent à leur tour, venant du côté opposé au théâtre, chacun à quelques mètres l’un de l’autre. Eux aussi montés sur des échasses, ils restaient cependant plus petits que le premier protagoniste. Le nouvel arrivant darda ses prunelles d’un vert brillant et artificiel sur la foule, les baissa sur ses vêtements déchirés et ensanglantés et, finalement, repéra l’être lumineux. La femme arrivée en même temps que lui, pleurant, se coupa une mèche de cheveux en signe de deuil et sécha ses larmes avant de croiser le regard de son compagnon. Elle était habillée d’une robe simple en lin beige, une fleur avivait sa chevelure sombre... si différente d’apparence de son allié.
L’attention leur était toute acquise. La rue était à présent barrée, plus aucune voiture ne pouvait passer. Comme l’obscurité nocturne s’intensifiait, des projecteurs installés sur les toits de plusieurs maisons s’allumèrent. Le personnage doré était particulièrement illuminé, le reste de la scène improvisée n’étant éclairé que pour la visibilité.
D’un même mouvement, ses deux vis-à-vis tournèrent le regard vers lui. Celui-ci leva un sourcil, puis les gratifia d’un sourire ironique et d’un geste dédaigneux. Il se baissa ensuite pour faire mine de s’adresser à la personne se trouvant à sa droite et lui désigna du doigt ses adversaires. Lorsqu’il ouvrit sa main, on put voir la noirceur de sa paume.
Le couple n’attendit pas, il se dirigea vers l’hautain accompagné d’un passage martial, éclairé à son tour. Lorsque seuls quelques mètres les séparaient encore, chacun des protagonistes s’empara d’un bâton attaché dans leur dos jusque là. Un cercle s’était formé autour d’eux de façon à laisser une marge de manœuvre aux acteurs qui se toisaient. Défi et provocation dans les deux camps. Mépris et arrogance chez l’un, haine et passion chez les autres. L’homme au costume blanc toucha l’épaule de la femme du bout de son arme avec un sourire sarcastique. Premier éclat : l’autre homme frappa le bâton moqueur du sien et fit un pas menaçant vers l’offenseur. La femme, comme sortie de sa torpeur, suivit son complice.
Soudain, une voix s’éleva de la foule : « Allez-y, abattez ce putain d’ange ! » L’intervention ne faisait pas partie du spectacle.
La caricature angélique, car oui c’en était une, en profita pour lancer son arme entre ses vis-à-vis qui s’écartèrent brusquement. Sifflement de l’air, rien de plus. Quelques pas plus loin, l’attaquant avait rattrapé le projectile et se moquait des révolutionnaires.
Le combat fictif se prolongeait, silencieux mais animé.
Finalement, l’Ange fut mis à genoux. L’un de ses opposants arrachait la veste et la chemise pour dévoiler le torse peint de noir et sur lequel des cicatrices ressortaient tandis que l’autre clamait :
« Tu n’es pas ce que tu prétends être. Montrons à tous de quoi tu es réellement fait : de désirs aussi noirs que ton cœur ! »
De nombreuses personnes, dispersées dans la foule, huèrent alors d’une même voix. La comédienne tourna son regard ardent vers la population amassée dans la rue et s’adressa directement à eux.
« Ouvrez les yeux ! Les Anges ne pensent pas à vous, au peuple ni même à la ville ! Tout ce qui leur importe sont leurs idéaux de pouvoir et de confort ! Croyez-vous... »
Non, personne ne pouvait croire à la bonté des Anges. Si ? Une balle s’enfonça dans l’abdomen de la femme, qui tomba lourdement ; elle se vidait rapidement de son sang. Le responsable baissait seulement son arme lorsqu’il reçut un coup de poing dans la mâchoire.
Un affrontement débutait. Certains se vengeaient de leur consœur sur son tueur, d’autres venaient prêter mains fortes à ce même tueur, d’autres encore, pris dans leur fièvre, s’attaquaient à tous les Anges qu’ils repéraient, mais ceux-ci et leurs complices avaient bien l’intention de se défendre. Et la milice qui allait bientôt débarquer...
La comédie avait-elle réussi à ouvrir les yeux à quelques personnes ?
De cela soyez-en sûrs : la Résistance n’avait pas terminé son combat.
- Titre et extrait de la Muette de Portici, opéra de Daniel-François-Esprit Auber. Extrait de l'Acte Troisième, Scène IV. -
Sujet: Et si tout n'était qu'une question d'opposés ? Dim 24 Juil - 17:20
Et si tout n'était qu'une question d'opposés ?
Reversa, 21 Juillet 2011
Pourquoi faire autant d'histoires? Pour des lendemains qui chantent faux Pourquoi poser trop de questions? Faut-il que l'on soit aussi cons
Ne suffirait-il pas de se voir Un peu plus un peu moins mal Ne suffirait-il pas de vouloir And this world all gone to war
Le temps est lourd, à l'orage. L'air semble immobile, étouffant. La chaleur estivale aliène les esprits, semble presque ralentir le temps. On est en plein après-midi mais le ciel est noir au-dessus de leurs têtes, les nuages s'amoncellent, tourbillonnants, menaçants. La pluie s'invitera bientôt au ballet, cela se sent, l'air est trop lourd, l'orage va bientôt éclater. Ce n'est qu'une question de temps. Et bientôt, la pluie bat sur les pavés de la place publique, martèle le sol de coups implacables, comme si elle cherchait à frapper. Le temps est fou. Fou comme la ville. D'un temps radieux et ensoleillé, le ciel s'est soudain noirci, s'est fait à l'orage. Le vent se lève, gronde bientôt, fait claquer les volets, fouette les visages, fait voler les cheveux. Mais le vent s'accompagne de murmures. Des murmures indignés, effrayés, confus, désespérés, perdus. Comment est-ce possible ? Comment ont-ils pu ? Est-ce vrai ? Est-ce réellement vrai ? Sur les murs de la ville, partout on peut voir placardées des affiches. Écriture noire sur papier blanc, il n'y aucune fantaisie dans la mise en page, un ton neutre, officiel et autoritaire, auquel on doit se plier sans rechigner. Sur lequel on n'a aucun mot à dire.
« Chers concitoyens,
En ce 21 juillet 2011, le gouvernement proclame avoir découvert un moyen d’éradiquer le lien d’opposés.
Les recherches scientifiques n'ont jamais cessé afin d'offrir le meilleur confort de vie aux Réversiens. Comme nous vous l'avions promis, nous faisons notre maximum pour garantir votre bonheur.
Tout citoyen désirant ne plus avoir d'opposé peut introduire une demande au ministère de la Santé. Le dossier sera examiné dans les délais les plus brefs.
Callie Preston, maire de Réversa »
Parmi la population, c'est souvent l'indignation qu'on remarque. Les opposés ? Le fondement-même de Réversa ? Peut-être une erreur de la nature au départ mais on s'y était fait, c'était devenu normal...Comment pouvait-on imaginer vouloir supprimer une partie de son âme ? Les anges étaient-ils devenus complètement fous, étaient-ils à ce point des monstres ? Des affiches sont arrachées par des citoyens en colère, sous les yeux des miliciens. Les visages seront retenus. Mais il n'y a pas d'action, pas encore. Tout se fera plus tard, discrètement. Pourtant, d'autres Réversiens, eux, accueillent favorablement la nouvelle. Tout le monde ne désire pas avoir un opposé...quelle aubaine, cette découverte scientifique ! Déjà, certains prévoient d'envoyer leur demande au ministère de la Santé. Autant être débarrassé le plus vite possible ! Une fois là-bas, ils apprennent cependant que les anges sont prioritaires sur les listes, qu'ils devront attendre. Soit...on s'y plie. Si le remède est trouvé, attendre un peu plus, un peu moins, quel mal ?
Reversa, 16 Septembre 2011
Des rumeurs couraient, se propageaient de maison en maison. Les gens chuchotaient pour ne pas s'attirer les foudres du gouvernement. Certains étaient juste indignés. Plus d'un mois s'était écoulé depuis l'annonce officielle : il était dorénavant possible de supprimer le lien d'opposé. Les réactions avaient fusé, des couples d'opposés s'étaient réjouis de la solution à leur problème, s'étaient déchirés. L'indifférence était impossible, il s'agissait d'une évolution majeure dans l'histoire de Réversa. Et pourtant.
Pourtant, certaines personnes avaient murmuré que tout n'était que du flan. Que le gouvernement se jouait de ses citoyens, qu'il promettait des choses dont il était incapable. Vraiment ? Les anges en bénéficiaient, les anges avaient réussi à se libérer du lien, eux. Sceptiques et crédules ne savaient plus sur quel pied danser.
Quelqu'un avait décidé pour les autres. Libre à eux de le croire ou non. L'homme s'était posté sur la fontaine de la place publique avec la ferme intention de partager ses convictions, ni plus ni moins. D'abord bien seul, un groupe finit par se former autour de lui. L'inconnu parlait assez fort pour interpeller les passants, mais tout ce qu'il voulait, c'était se faire entendre, alerter la population.
« Les opposés sont toujours là ! N'écoutez pas les rumeurs, les anges sont toujours entiers ! Comment je le sais ? Je suis l'opposé du ministre de l’Écologie et notre lien est intact. On nous ment, on nous jette de la poudre aux yeux ! Les anges n'ont pas le pouvoir de détruire notre âme, ils sont comme nous. Je ne sais pas pourquoi ces mensonges, mon but n'est pas de les accuser ni même de les discréditer. Je veux juste vous informer et demander ici, devant vous, devant la mairie, la raison de cette annonce. Je veux savoir, chers ministres, pourquoi vous vous faites passer pour des monstres alors que ce n'est pas vrai. Je le sais, je le ressens. Julian Hudson ne peut rien me cacher. »
Et il attendit. Comme il l'avait dit, il attendait une réponse. Il savait qu'on l'avait entendu à la mairie, que des miliciens auraient alerté leur chef. Mais rien. Son discours ne méritait apparemment que l'indifférence.
- Extrait de En Vie, d'Apocalyptica -
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Ven 21 Oct - 11:19
Would you kill to prove you're right? would you kill to save your life ?
Reversa, Mairie, 21 Octobre 2011
Première partie:
My secret side I keep Hid under lock and key I keep it caged, but I can't control it 'Cause if I let him out He'll tear me up, break me down
Trois heures du matin, Mairie de Réversa.
La salle de réunion était à peine remplie, chose assez rare. Étaient présents les ministres les plus influents: Défense, Affaires internes, Intégration, Commerce, et Santé. Réveillés d'urgence en pleine nuit par Abaddon Hill, chacun était arrivé au plus vite à la Maire pour une réunion de la plus extrême des crises.
On avait prévenu le ministre pendant la nuit: la preuve que le Manoir Lycan abritait des résistants et surtout les protégeait venait d'être apportée. Ce fut donc la raison pour laquelle Abaddon décida d'agir au plus vite. Les ministres réunis, il leur fallait désormais une solution. Et celle-ci ne faisait aucun doute pour le ministre: il fallait prendre d'assaut immédiatement le Repère et ainsi soumettre ses habitants à la justice Réversienne, les emprisonner tous et les interroger pour pouvoir tirer le faux du vrai dans toute cette histoire.
Approuvée par l'ensemble des politiciens, il fut envoyée des policiers dans l'antre afin de se rapprocher au maximum des habitants et éviter un vrai bain de sang inutile. Chacun serait ensuite mis en prison puis interrogé.
Chacun quitta la Mairie, ressentant un sentiment apaisant de grande avancée sur la Résistance. Mais c'était sans savoir qu'ils venaient d'instaurer un chaos encore plus important dans la ville.
Reversa, Lycan's Manor, 21 Octobre 2011
Seconde partie:
Don't fret precious I'm here, step away from the window Go back to sleep Safe from pain and truth and choice and other poison devils, See, they don't give a fuck about you, like I do
Un boucan assourdissant retentit dans le Manoir Lycan.
De nombreux grognements furieux résonnaient entre les murs de la bâtisse. Le clan se préparait à lancer, bien malgré lui, une guerre raciale dans la ville. Réveillés en sursaut par des cris de rage, les habitants du Repère s'étaient levés en hâte, cherchant la source de perturbation.
L'agitation au rez-de-chaussée atteignait son paroxysme et très vite la rumeur se propagea: la milice arrivait pour perquisitionner et arrêter tous ses occupants. Très vite le mot "Résistance" s'associa à la nouvelle et l'excitation avait alors atteint son niveau le plus haut. L'indignation et la rage avait gagné les rangs lycanthropes et ceux-ci avaient décidé de ne pas se laisser faire de la sorte.
Une organisation se formait rapidement. Enfants et Adolescents avaient été évacués du Manoir vers des familles humaines, souvent des proches des lycans. Tout cela se fit dans une rapidité déconcertante sans que chacun ne puisse vraiment de se rendre compte qu'ils venaient de signer leur arrêt de mort.
L'attente de l'arrivée milicienne ne fut pas très longue. Postés dans le hall d'entrée du Lycan's Manor, un instant de doute sema le trouble parmi ses habitants, tandis que pénétrait dans le domaine, la police Réversienne. Un sentiment de trahison les saisirent et la rage qu'ils avaient précédemment ressentie se décupla. Aucune pitié ne serait accordée à ceux qui sensés les protéger et les épauler, et qui désormais s'associaient à la racaille Angélique.
" Restez calmes et suivez-nous sans faire de bruit. Il vaut mieux pour nous tous que tout se passe bien."
Un murmure discret agita les lupins. Qui étaient ces êtres froids, impassibles, venus pour leur ordonner de les suivre et de les humilier. Face à cet affront, le murmure s'alourdit, gronda menaçant. Oubliaient-ils si facilement que les Lycans n'étaient pas des chiens? Oubliaient-ils que l'on ne les soumettraient pas si facilement? Leur rage fut unanime et d'un seul mouvement chacun lança l'offensive.
Ce qui se passa ne pourrait être nommé. Un massacre sans nom. Les sentiments de rage, de justice les animaient et les faisaient agir comme des bêtes, les faisant être ce qu'on leur avait imposé comme statut. Des animaux. Sans foi ni loi. Leur clan se libérait des chaînes qu'on leur avait placé à la gorge depuis presque deux années. Jamais une telle n'avait été vue à Réversa. Grâce à cette rébellion, ils se vengeaient et ne purent s'arrêter que lorsque la force leur manqua, qu'ils ne purent presque plus exercer un pas.
La défiance persista lorsqu'on leur passa les menottes, alors que d'autres réussissaient à s'enfuir, tout en criant leur soif de vengeance. Certains riaient, se moquant ouvertement de l'imbécilité de ces êtres qui pensaient pouvoir rivaliser avec eux, avec leurs forces. Un soleil macabre se répandit sur Réversa, dans la matinée, éblouissant la rue pleine de sang et le Manoir Lycan.
Des cadavres, éventrés, sanguinolents, jonchaient le sol, immondes pantins d'une mascarade à laquelle ils n'avaient rien compris. Morts pour mieux enchaîner leur peuple.
Et le sang coulait encore sur Main Street...
Note aux joueurs:
Spoiler:
Comme vous pouvez vous en apercevoir les choses changent radicalement à Réversa. Plus que jamais une guerre entre la Résistance et le Gouvernement se lance, mais même au sein de la ville tout bascule. Les races entre elles s'entre déchirent. Le bain de sang de Main Street aura marqué les esprits plus que jamais. Une semaine entière la rue fut fermée afin d'être nettoyée de fond en comble. L'explication est simple: il s'agit d'un vampire, qui, brisant le traité, lance une guerre civile au sein de la ville.
Concrètement ce que cela change dans le jeu?
Vous ne pouvez plus vivre aussi tranquillement qu'auparavant, quelle que soit votre race.
- La fermeture de L'Eden's et du Lycan's Manor: Rassemblées, les races sont considérées comme trop dangereuse, il faut donc les séparer.
- L'imposition d'un tuteur humain ou ange pour les lycans. (liste ICI)
- Vous devrez vivre soit chez votre tuteur, soit avoir des rendez-vous régulier avec votre tuteur (au minimum une fois par semaine)
- Concernant les tuteurs, ils devront faire des rapports réguliers auprès du ministre des affaires sociales (PV Ioán McCallum). Pour ceux qui abritent un lycan, un seul rapport par mois vous sera demandé.
- Un recensement sera demandé pour les humains à dons. En effet, il s'agit de l'un d'entre eux qui aura prévenu le chef Lycan.
- Une alliance entre elfes et vampires sera créée (liste ICI)
PS: pour toute question MP
Dernière édition par Narrateur le Jeu 2 Aoû - 22:39, édité 1 fois
Narrateur
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Dim 1 Jan - 15:29
Listen up, Listen up, There's a devil in the church, Got a bullet in the chamber, And this is gonna hurt*
Réversa Premier janvier,
Le Nouvel An. La représentation même de l'espoir d'une nouvelle année, meilleure que la précédente. L'ambition de toucher au bonheur, à la fortune, l'amitié, l'amour... tant de beaux sentiments particulièrement futiles dans une ville comme Réversa. Tous fêtaient l'année à venir, l'espoir d'un renouveau Réversien. S'ils savaient comme ils avaient raison, mais que rien ne se passerait sans dommage, alors peut-être auraient-ils préféré ne rien souhaiter, vivre dans l'attente du départ des Anges.
Les repas en famille se terminaient dans une atmosphère allégée de tout problème. Les fêtes avaient ce don, à Réversa, que de soulager les tensions et de faire oublier le train-train quotidien, imposé par les Anges. Alors lentement, tous se dirigeaient vers la place publique, pour le désormais traditionnel feu d'artifice du Nouvel An.
Nous étions le trente-et-un janvier quelques minutes avant minuit. L'agitation de la place se faisait de plus en plus présente, éveillée par l'effervescence de l'imminence des réjouissances. Le feu d'artifice promettait d'être grandiose et les habitants de la ville ne se doutaient pas encore de ce qui les attendait réellement. La foule se compacta au centre du Square alors qu'il ne restait plus que quelques minutes avant le décompte final.
Trois... Deux... Un...
Zéro.
Une déflagration puissante se fit entendre tandis que tous se protégeaient de leurs mains, ou tentaient de soutenir leurs proches, les cherchant dans le chaos qui venait de se produire sur la grand place de Réversa. Devant eux, la mairie, bâtiment prestigieux, était ravagée par les flammes, suite à l'explosion qui avait eu lieu en son sein. Des trous béants, narguant les anges qui se trouvaient rassemblés en un seul rang devant le spectacle offert. La marque de leur pouvoir de leur emprise venait de partir en fumée devant tous ceux qui se trouvaient ici.
De nouveaux cris parvinrent dans la foule tandis que tous se retournaient d'un bloc. Le bruit s'était fait plus sourd, mais de lourdes fumées s'échappaient au loin, sur Gallows Path. Et ceux qui avaient affiché une mine réjouie devant la déconfiture angélique étaient ceux qui étaient les plus choqués d'entre tous. L'opération qu'ils avaient menée contre les anges avait réussi, mais ils s'étaient eux aussi fait avoir. Nombreux étaient les résistants qui s'étaient élancés vers Gallows Path afin d'aller voir l'étendue des dégâts.
La foule restée sur Reversa's Square ne pouvait s'empêcher d'observer les larges volutes s'échappant des deux bâtiments, se demandant désormais ce qui allait se passer. Le silence était total devant la Mairie, comme un recueillement face à l'absurdité du geste posé par la résistance. Mais, contre toute attente des cris de satisfactions se firent entendre et la joie marqua les traits des habitants de Réversa.
A ce moment-là se passa une chose jamais vue dans l'histoire de la ville. La population remua, chassant les anges dans leurs retranchements. Les acculant contre un mur invisible, les entourant d'une haine profonde et d'un sentiment de victoire. Ils n'avaient pas oublié les pendaisons, les rafles, la peur qu'ils leur avaient tant de fois inspirée. Et désormais ils avaient le moyen de les mettre à bas. Dans les cris que le peuple scandait, des messages de félicitations à la résistance.
Affronter une foule en colère n'était pas dans les intentions du gouvernement Réversien. Alors les Anges firent ce qu'il leur semblait le plus évident: fuir. Même si cela était totalement indigne d'eux, ils n'avaient d'autre choix que de donner raison aux habitants et de déclarer forfait. Ils étaient trop nombreux, bien trop nombreux. Et eux désiraient surtout rester en vie. De toute manière à leurs yeux tout n'était pas perdu.
Le Nouvel An... Une année de renouveau. Un changement total de vie. Et Réversa elle-même n'y faisait pas exception. Une ère de tyrannie se terminait annonçant des changements intenses.
Happy New Year Réversa.
Note aux joueurs:
Comme vous pouvez vous en apercevoir les tendances s'inversent dans la ville! La résistance prend le pouvoir, après avoir renversé le gouvernement. Les anges sont contraints de fuir et de survivre par leurs propres moyens.
Pour plus d'information concernant la situation de la ville: ICI!
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Ven 9 Mar - 19:24
Master Passion Greed Someday we shall flee, painting and weak
Réversa, 03 Mars 2012
Le Reversa's Paper faisait une sensation folle. Toutes les rumeurs dans la ville ne parlaient plus que de lui et les regards en coin que se prenaient les Anges ne faisaient aucun de doutes: de lourdes révélations avaient été faites. Ainsi, le dernier numéro en date du Journal Réversien déferlait dans toutes les conversations. Le titre accrocheur du " Ce que les Anges nous cachaient" avait attiré la foule non loin de l'agence de presse et des distributeurs de journaux, ainsi que dans les librairies. Les journalistes de l'Agence de Presse s'étaient-ils rendus compte du bouleversement qu'ils allaient provoquer dans la Cité? Sans nul doute... L'article signé de la main d'un résistant lui-même le prouvait largement. La population approuvait-elle cet acte, cette prise de position? La presse ne se devait-elle pas d'être absolument impartiale et objective? Mais les avis étaient mitigés et si certains manifestaient d'autant plus fort leur victoire contre les êtres angéliques, d'autres marquaient férocement leur mécontentement.
" De nombreux rapports font état de listes de dons, de listes cachées de couples d'opposés, de procès verbaux, et de bien d'autres dossiers dont se servaient les Anges pour faire pression sur la population Réversienne. Cet acte infâme nous pousse à nous demander pourquoi nous n'avons pas réagi bien avant au problème gouvernemental de Réversa et si nous faisons bien de laisser ces êtres, qui n'ont plus beaucoup à voir avec des êtres humains, en liberté absolue?...
... Car nous devons l'avouer grandement, l'idée des Centres d'Aide à l'Humanisation n'est pas une franche réussite. Si les Anges s'y présentent régulièrement et que les psychologues louent la rapidité du traitement... Est-ce qu'un tel miracle peut se produire aussi rapidement? Quand l'on voit les informations qui nous étaient cachées, la question semble se poser de plus en plus... Quel avenir pour ces Centres d'Aide à l'Humanisation?"
Will M. Montgomery "
Et à présent ces questions étaient au centre de toutes les conversations dans la ville. Les regards suspicieux, rageurs, inquiets étaient bien dirigés à l'encontre des Anges, mais également des Humains... Car qui d'entre eux possédaient ces si précieux dons? Et pourquoi ne les connaissaient-on donc pas? Quelle infamie se cachait derrière tout ça?
Voici les différentes listes dont vous aurez besoin pour votre jeu, abusez-en
Spoiler:
Liste des humains à dons ( tenue depuis le 15 Janvier 2010)
- Ahren Rechner : Mentaliste - Alicia Spencer: Empathie animale extrême - Anya E. Saighean: Extrême souplesse - Edana May: Télépathe - Heiko D. Mendel: Mettre les gens en confiance - Jude A. May: Télépathe - Riley J. Reid: Empathie - Shawn Tyler: Télékinésie - Sibylle Evans: Rapidité de mouvements - Sixte A. Balhian: Vision au contact - Violette Grimes: Détection des relations d'opposés
Listes des opposés (tenue depuis le 15 janvier 2010)
Edana May et Kyle A. Lewis Hélias de Herrería et Regina McArthur Masaraï Orédan et Lya Aylen Rachelle Luca et Ezra D. Haner Jude A. May et Riley J. Reid Liam Stevenson et Violette Grimes Sixte A. Balhian et Seth Adams Eryn McGraw et Anya E. Saighean Mathyss Werth et Noah S. Fleming Eileen M. Cordwell et Freyja Hepburn Lim Kyung-Soon - Dan A. Williams Josh Draven - Erwan McFeurliz Sibylle Evans - Harald Volmsey
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Jeu 31 Mai - 21:29
Oh, he's fallen down! But what's wrong with him? Blessed Virgin! Help! Come! Come! Come! It's pestilence! It's pestilence! Run for cover! Run for cover!
C'est la Peste! C'est la Peste!
Black Alley
Les rues sombres, toujours plus sombres qu'auparavant. C'était comme ça Réversa, se disait-elle alors qu'elle agonisait sur le sol, crachant du sang sans pouvoir s'arrêter. Suffoquant. L'air quittait ses poumons tandis qu'elle voyait le trottoir se teinter de rouge juste à l'endroit où elle s'était effondrée, à genoux. La tuberculose? Non. Un vampire n'était pas censé souffrir des maladies humaines. C'était quelque chose de bien plus fourbe que cela. Mais alors que la buveuse de sang se mourrait sur le sol, les idées ne venaient pas.
Un humain. Tout ce qu'elle avait su attraper ce soir. Et son seul souvenir fut ce goût horrible en bouche, alors qu'elle plantait avec envie ses canines dans le cou tendre de sa victime. Le dégoût qu'elle avait alors ressenti avait été plus fort que tout et elle s'était retirée de la nuque offerte avec précipitation, s'éloignant de plusieurs pas avant de cracher tout le sang qu'elle venait d'ingurgiter et de se laisser tomber au sol.
Comme empoisonnée.
Plus d'un siècle qu'elle vivait à Réversa. Y survivre n'était pas aussi évident qu'on le pensait, même lorsque l'on avait la place prépondérante de prédateur. Et maintenant leur seule et unique source de nourriture s'avérait également mortelle pour eux. Comment en étaient-ils arrivés là? Était-ce un nouveau coup des Anges, pour se venger discrètement et sans preuves possibles de leur chute et dans le but de continuer leur oeuvre? Ou les Lycans avides de se venger de la trahison de l'un des leurs? Si c'était le cas, Hayden pouvait bien aller courir pour obtenir la paix dans cette ville... C'était tout simplement inenvisageable.
De nouveaux complots voyaient le jour à Réversa.
Et ce fut la dernière chose à laquelle elle pensa.
Pendant ce temps-là
- Il est en hors de question! Ils sont trop jeunes, parfois même trop stupides pour pouvoir reprendre les rênes, Caleb. Je m'y oppose, vous n'obtiendrez pas mon vote.
La brune étira un sourire, ne laissant pas le loisir à son ami de répondre, jetant un regard brûlant à Jonaz, cloîtré dans son coin, comme il ne cessait de le faire depuis son retour.
- La seule chose qui te fait peur Henry est qu'Isaïah fasse perdre le peu de prestige qu'il reste à votre nom? Ton fils va reprendre le flambeau, ainsi que tous nos enfants, ton avis étant minoritaire. Il est déjà bien que nous l'acceptons dans le prochain Conseil. Mais si tu refuses qu'il y prenne part, tu sais très bien ce que cela veut dire. A toi de prendre la porte et ton fils n'entrera pas dans le prochain cercle.
Azura marqua une légère pause avant de se faire couper la parole, ce qui valut au téméraire un regard des plus noir. Cependant Jonaz avait l'air de vouloir supporter celle qui partageait encore son nom et glissa d'une voix posée, pleine de perfidie cachée.
- Mais ce qu'Azura dit à demi mots c'est que tu perdrais alors ton titre. Et nous savons tous ici présents que c'est la seule chose qui te relie à une quelconque noblesse Henry.
Un raclement de gorge les tira de la future dispute potentielle alors qu'une voix féminine couvrait les protestations de l'humain.
- Henry a tout de même raison. Ils sont loin d'être prêts. Les garçons sont beaucoup trop... immatures et en réalité nos filles ne valent pas vraiment mieux. Ne me regarde pas comme ça Caleb, c'est la stricte vérité. Le seul qui possède un minimum de constance est Jude... Et s'il sera accepté dans le Conseil...
Une exclamation étouffée provint de la gorge d'Azura tandis qu'elle dardait un regard furieux en direction de son "mari" qui se contenta de lui rendre un sourire goguenard, plus amusé par sa rogne qu'autre chose.
-... Son ascendance sera rudement discutée. Néanmoins, il mérite cette place au même titre que les autres, quoique tu en dises Azura. Je tempère mes propos en mettant en avant que nous n'étions pas beaucoup plus âgés qu'eux et qu'à leur décharge nous avons été beaucoup trop protecteurs. Malgré tout, nous pouvons toujours leur donner une chance.
Un sourire orna le visage de Caleb, tandis qu'il se tournait vers les autres personnes présentes, celles qui gardaient un silence quasi religieux et qui se délectaient de la tension qui naissait dans la pièce.
- Oliver, Jamie, Gabriella... Vos avis?
Tous trois opinèrent du chef, et l'homme se redressa lentement avant d'étendre les bras, paumes levées vers le plafond.
- La réunion est close. Nous passons donc le flambeau à nos enfants. Nous organiserons la première réunion du Conseil dans quelques semaines.
Il adressa un regard désolé à Henry avant de sortir de la pièce, portable en main, dans un silence des plus marquants. Il ne vit pas le sourire satisfait d'Azura, la mine neutre des autres et le regard furieux d'Henry.
Les choses étaient en marche...
Alentours de la Forêt, quelques jours auparavant.
Un troupeau de bétails morts partait en direction de l'abattoir le plus proche de la ville. Une mort mystérieuse, remarquée dans plusieurs pâturages. Et avec une rapidité étrange les bestiaux partirent rapidement en direction des abattoirs les plus proches, pour camoufler les pertes. Revenue en rayon de supermarchés Réversiens, personne ne pouvait se douter de l'origine plus que douteuse de sa provenance, mais surtout de sa contenance.
Personne ne pouvait deviner que si la toxine contenue dans la viande était totalement inoffensive pour un être humain, elle s'avérait mortelle pour les Vampires et les Lycans.
Spoiler:
Note aux joueurs:
Ce que ça implique pour vos personnages:
- Vampires et Lycans: Vous avez tout le loisir d'exploiter le contexte dans vos rps. Néanmoins pensez tout de même... Que vous risquez une rude intoxication. A vous de choisir correctement votre humain ou votre partie de chasse - Humains: Vous recevrez un mp de la part du Staff pour savoir si oui ou non vous êtes infectés. A vous de voir si vous dévoilez ou non l'information - Elfes et Anges: La nourriture n'est pas censée avoir de quelconque effet sur vous, sauf peut-être une légère intoxication et des réclamations en magasin! - Aristocrates (de toute race): un mp vous sera envoyé pour vous donner l'event.
Spoiler:
La maladie mystérieuse
Vous êtes atteint du virus? Voici ce qui vous attend:
- Le premier symptôme est l'apathie. Vos membres s'engourdissent, la fatigue vous gagne, et vous vous sentez faible même si vous mangez correctement. - Progressivement, votre appétit s'accroit et devient insatiable. Néanmoins, la sensation de faiblesse perdure. - Au bout de deux semaines environ (tout dépend de la personne), vous subissez des crises d'agressivité. - Les hallucinations sont les derniers symptômes. Elles se manifestent plus ou moins un mois après l'apparition du premier symptôme. - La maladie est mortelle, cependant on ne peut prédire le temps qu'il reste à vivre d'un individu. C'est aléatoire et dépend également de la résistance de l'infecté.
N.B.: N'importe qui peut être porteur du virus, mais seuls les humains et les lycans le subissent réellement. Cependant, les vampires qui se nourriraient d'humains infectés deviendraient malades à leur tour.
Comment avez-vous été infecté?
Vous avez mangé de la viande de bœuf contaminée ou il y a eu un échange de sang avec un porteur de virus.
Si vous êtes opposé à une personne contaminée:
Ange, elfe, humain, lycan ou vampire, vous n'avez pas contracté la maladie mais vous avez un opposé souffrant? C'est pas de bol. Parce que vous subissez alors les mêmes symptômes que lui, bien que beaucoup plus légèrement. Rassurez-vous, vous n'êtes pas atteint directement par le virus, donc aucun risque de mort ou de séquelles. Dans le même esprit, vous ne pouvez pas transmettre le virus (sauf si vous êtes tout de même porteur) et n'avez pas besoin de suivre un traitement de guérison. Vous soigner serait inutile tant que votre opposé souffre, car c'est lui la source des symptômes. Dès que celui-ci sera guéri, les effets s'estomperont chez vous - de même s'il succombe... mais je ne vous le souhaite pas.
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Sam 7 Juil - 16:27
Reversa's Paper, 7/07/12
Oyé Oyé Réversiens,
L'heure est grave mes frères. Aucun d'entre vous ne peut prétendre ne pas avoir entendu parler de la maladie qui sévit dans les rues de la ville. Mais... En connaissez-vous la cause?
Les spéculations y ont été bon train: virus bactériologique, agent chimique en vue de l'extinction des races nocturnes, peste, choléra, ancienne maladie revenue au goût du jour... Hé bien, vous vous êtes tous trompés. Et en primeur absolue, le Réversa's Paper va lever le voile sur l'entière vérité, bien que avant cela, nous devrions nous remettre en contexte.
Ces dernières semaines furent éprouvantes pour l'ensemble de la ville. Les humains ont ingéré de la nourriture avariée (les tests pratiqués sur ces derniers ont démontré que la plupart d'entre eux ont mangé de la viande de boeuf ou reçu une transfusion sanguine contaminée) qui les a rendu malades, mais surtout inmangeables. Ah oui! Si vous cherchiez la solution miracle aux Vampires et Lycans, la voici. Cher payé non? Toujours est-il que le remède semble efficace quand on voit le nombre de cadavres de nocturnes s'empilant dans les rues de Réversa. Rues qui deviennent en réalité de vrais tombeaux. Cela ne vous avance pas hein?
Alors voici, selon notre source exclusive, la raison pour laquelle le chaos règne à nouveau en ville, c'est... Les Anges!
Ah non désolé, mauvais article. Roh un peu d'humour n'a jamais tué personne n'est-ce pas?
La maladie se serait transmise par morsure lycanthrope. De nombreux troupeaux auraient été décimés, présentant des morsures. Pour éviter les pertes, ils auraient été directement envoyé dans un abattoir proche de la ville, et la viande aurait été ensuite répartie dans les divers rayons de magasin. C'est beau l'autarcie, n'est-ce pas? C'est celle-la même qui vous a permis d'être contaminé.
Notre source affirme que chaque rayon sera rapidement contrôlé et qu'un antidote vous sera fourni sous peu.
J.Carter
Spoiler:
Ce que ça implique en jeu:
- La haine envers les nocturnes s'agrandit et peut prendre des proportions énormes, allant de la simple bagarre en rue, au tabassage abusif voire au meurtre (attention pas sur personnage joué)
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Sujet: Anciennes intrigues (facultatives) Jeu 2 Aoû - 18:29
Réversa, 22 Juillet 2012
Un communiqué de presse avait été lancé par la Reversa's Press Agency: un Référendum aurait lieu dans la ville, le 3 Août 2012 à 13h pour les non noctures et à 20h30 pour les nocturnes. L'objet du vote? Pour ou contre une peine à l'encontre des Anges et des collaborateurs de l'ancien gouvernement. Multiples débats s'étaient déroulés et se déroulaient encore à l'heure actuelle et pour les jours suivants, opposant simples membres de l'Assemblée et membres de Leviathan. Animés, ils avaient permis à la plupart des membres de la population de se faire un avis sur la question et les avaient préparés au grand vote.
Réversa, 3 Août 2012
La plupart des Réversiens s'étaient rendus en direction du Forum, où s'était tenu des bureaux de vote, placés symboliquement à l'endroit de l'ancienne Mairie. La journée avait été couverte par Maria S. Morgan, Journaliste à la chaîne de télévision Réversienne. Les conversations se faisaient tantôt véhémentes, tantôt calmes et pondérées alors que les habitants se succédaient auprès des urnes, y déposant le papier symbolique. De nombreuses altercations eurent lieu, alors que chacun y allait de son petit commentaire et la police dut intervenir, allant jusqu'à conduire certains en prison sous la violence employée.
Les heures passaient et les bénévoles comptaient les votes au compte-goutte, attendant patiemment que les vampires puissent, à leur tour, venir voter, et clôturer enfin le débat et les tensions qui agitaient la place. De nombreuses manifestations avaient eu lieu, quelques sittings même devant le bureau de vote. Les représentants de l'ordre avaient été fatigués de repousser de nombreux assauts, et une fois les votes clôturés, ils purent rentrer chez eux. Évacués pour éviter tout problème, ils avaient compter inlassablement, des heures durant, les bulletins et en étaient arrivé à une conclusion qui, pour la plupart d'entre eux, les réjouissait fortement.
L'antenne avait pris le relais et était à présent en correspondance avec Maria, tandis que la foule se pressait sur Reversa's Square, afin de recevoir les résultats définitifs. Au coude à coude plus tôt dans la matinée, L'Assemblée dans son entièreté suivait l'annonce en direct d'une salle du Forum. Quelques paroles échangées, mais pourtant dans l'ensemble, seule la tension régnait réellement dans le local. La journaliste à la télévision échangeait des banalités avec sa collègue présente sur les lieux, avant de couper et de faire durer le suspens légèrement, avant de commencer à déblatérer les résultats.
Des cris de joie s'échappèrent des lèvres de plusieurs d'entre eux, tandis que d'autres échangeaient des regards contrariés, inquiets. Oui, Réversa réclamait encore justice. Une fois de plus, ils ne réglaient les choses que dans la manière la plus brutale qu'il soit. Leviathan avait remporté la partie, à peu de choses près.
Un jeune homme se détacha de la masse avant de souffler droit dans les yeux de la Consule Humaine.
" Tout est dit je pense."
Oui... Tout était dit.
Note aux joueurs:
Spoiler:
Concrètement ce que cela change pour les joueurs:
Anges et Anciens collaborateurs du gouvernement: vous serez jugés et déclarés coupable de divers crimes. Votre peine vous sera communiquée alors que vous êtes déjà emprisonnés. Un référent vous est assigné et devra suivre votre dossier. Assemblée et Leviathan: des tensions naissent entre les deux branches, et de nombreuses prises de becs ont lieu. Dans l'ensemble, la population se sent soulagée, ou pour les proches des enfermés, en colère, la tension s'apaise peu à peu, mais rien n'est encore gagné.
Une fois n'est pas coutume, le calme règne à Réversa. Un silence pur, apprécié par la plupart. Ces derniers temps la ville a connu un remoud certain, une agitation sans pareille. On avait fait croire à la population que la justice pouvait être rendue dans les murs de la ville, que l'époque de la félonie des Anges était passée. Mais tout cela n'avait été que mensonge. Leviathan les avait manipulé, et le doute ne faisait que s'alourdir.
Les Anges et collaborateurs avaient été libérés quelques jours plus tôt, dans un bruit épouvantable, faisant la une de tous les journaux de la ville. Si bien qu'un couvre feu avait été instauré pour éviter tout acte de rébellion de la part de quelques contestataires. Le calme qu'avait connu Réversa pendant quelques jours n'était plus, et dès lors, seuls étaient autorisés à sortir Vampires et Lycans ainsi qu'une poignée de policiers.
C'est dans ce calme relatif qu'un train s'arrêta en gare.
Quinze personnes en descendirent. Silhouettes encapuchonnées qui arrivaient dans le plus grand secret, vêtues de noir, accompagnées de valises .
Réversa allait connaître des jours étranges... Très étranges...
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Sam 17 Nov - 13:52
Réversa, 17 Novembre 2012, Forum
C'est avec regret que nous vous annonçons la dissolution de l'Assemblée. Cette nouvelle, triste, nous permet malgré tout de vous exprimer toute la gratitude que nous éprouvons face à cette presque année de gérance de la ville. Mais notre temps est révolu désormais.
Pour assurer votre sécurité et votre bien-être, nous vous annonçons la création d'une nouvelle police, plus ferme au sujet de votre protection que la précédente, regroupant toute tranche de la population Réversienne. L'Ordre aura pour but de répondre à vos attentes et à la bonne conduite de la ville.
Communiqué de presse de Cameron A. Gale
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Jeu 20 Déc - 20:53
« A Noël, amusons-nous, profitons-en, Car Noël ce n’est qu’une fois par an. »
- Thomas Tusser -
Réversa avait revêtu ses plus beaux apparats pour cette veillée de Noël. Les décorations lumineuses éclairaient les murs de la grand place, tandis qu'un magnifique sapin, gigantesque, en ornait le centre. La plupart des magasins et cafés étaient restés ouverts, afin de permettre à la population d'effectuer ses derniers achats de Noël.
Une fois n'est pas coutume, Réversa semblait aussi calme qu'idyllique.
Mais comme toujours dans la ville, ce calme apparent est révélateur d'un mal plus profond, d'ennuis à venir. Vous vous en doutiez non?
" Là! Vous l'avez vu?! Le père Noël!"
L'exclamation enfantine fit sourire la plupart des passants, qui à leur tour, montrèrent du doigt les silhouettes enrobées de rouge et blanc qui se baladaient ci et là sur les toits de la ville. Des murmures se firent entendre et des froncements de sourcils prirent place sur le visage des Réversiens présents sur la Place Publique. Parmi la foule, des silhouettes de Père Noël se glissèrent entre les gens, armés de fusils, qu'ils levèrent vers le ciel, avant de tirer plusieurs coups. Les personnes présentes sur le square hurlèrent et commencèrent à se diriger dans toutes les directions, certains se faisant toucher par les Pères Noël fous.
L'un deux, situé au centre de la place, tira un nouveau coup, avant de s'exclamer d'une voix forte et rauque.
" Oh oh oh Réversa. Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes."
Non, pas de trêve de Noël pour la ville cette année.
Note aux joueurs:
Spoiler:
Criminels de tous genres profitent de la période des fêtes de fin d'année pour perpétrer leurs crimes (vols, braquages, agressions, meurtres...) déguisés en Père Noël afin de brouiller les pistes. Cela fait la Une des journaux, déclenchant de la méfiance à l'encontre de toute personne vêtue de rouge et d'un bonnet...
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Mar 12 Fév - 18:47
Carnival of Rust Partie 1
Ploc. Ploc. La pluie étouffait les pas d’un homme, empêchant sa victime de s’enfuir. Celle-ci ne savait pas être poursuivie, il la surprendrait et pourrait en faire ce qu’il voulait ; cela l’excitait terriblement. La chasse s’accordait aux préliminaires, une étape aussi importante que l’acte lui-même, le meurtre. Il dispensait la vie et la mort à sa convenance et, même dans cette ville où des créatures devaient tuer régulièrement, il détenait un pouvoir incommensurable. Tuer pour vivre était une sorte de faiblesse, rien de plus.
Ploc. L’homme franchissait les derniers mètres qui le séparaient de la jeune femme. S’il ne voyait que son dos, il avait aperçu son visage plus tôt : joli. Qu’elle eût encore des années devant elle n’y changeait rien, le hasard était cruel. Il s’agissait de la beauté de la chose, de la force de son pouvoir. Une âme de plus qui lui appartenait.
Corde en main, le psychopathe fonça, passa le lien au cou de la malheureuse et tira violemment pour l’amener dans la ruelle adjacente. Un hoquet s’échappa de la demoiselle tandis qu’elle portait les mains à l’objet de son infortune. Ses pieds suivirent le mouvement, mais son corps crispé tendait à s’écarter.
La pluie continuait à faire ploc contre ses obstacles, l’Humain à resserrer la corde autour de la gorge féminine. Aucun sourire ne paraissait sur le visage du criminel, et pourtant il jubilait. La victime s’était déjà résolue à son verdict, elle ne tentait rien pour s’échapper. Ploc. Ploc. Ploc. Bientôt il ne resterait que ce son pour l’applaudir.
Déjà, ce n’était que le témoin de sa désillusion : il lâcha son arme pour se recroqueviller sous le choc. Un pas en arrière et il observa sa victime qui ne l’était plus, déboussolé. Poignard en main, elle s’approcha de lui, présentant une impassibilité presque effrayante. Elle infligea un coup de genou au niveau de sa blessure, il tomba accompagné d’un cri. Sans le quitter des yeux, la jeune femme récupéra la cordelette puis lui lia les poignets avant de dévoiler une flasque. Le meurtrier tentait de fuir, divin devenu ver. Se demandait ce que pouvait être cette femme qui ne démontrait rien que de l’indifférence. Aucune menace, aucune expression, aucune fébrilité apparente.
« Qu’est-ce que vous allez faire de moi ? »
Elle débouchait la bouteille, il en profita pour donner un coup de pied. Qu’elle esquiva. Une de ses bottines vint s’appuyer sur le genou.
« Ne bouge pas. »
Finalement, elle se mit à sa hauteur et récupéra le sang qui coulait de sa plaie dans sa flasque.
« Vous allez faire quoi avec ça ? Merde, vous êtes qui ? Qu’est-ce vous foutez, bordel ? Répond-moi, salope ! »
Un regard, un seul. Et elle enfonçait l’arme blanche une nouvelle fois dans le torse humain, qui resta planté. Elle le laissa crier pendant qu’elle rangeait ce qu’elle était venue chercher.
« Tu vas rejoindre ceux que tu as tués.Tu ne mérites pas la clémence des Spectres. Pourriture. »
Du dégoût perça, enfin. Et le sang coula comme la pluie ; ploc, ploc…. Ploc.
Note aux joueurs:
Spoiler:
- Les Spectres utilisent donc les criminels pour trouver le sang dont ils ont besoin au Rituel. Ils ne sont pas forcés de les tuer, mais selon les personnalités certains peuvent penser qu'ils le méritent... Sinon, ils les arrêtent et les envoient en prison.
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Mar 12 Fév - 18:48
Dance With the Devil Partie 2
Elle était loin l’époque où ils étaient enfermés dans cette salle du Descent’s Manor, forcés à collaborer. Des mois avaient passé, ils régulaient la ville dans l’ombre dorénavant, formant le renouveau du Conseil aristocratique. Ainsi, ils récoltaient toutes les informations possibles de ce qui se passait dans leur « propriété », Réversa. Et si les troubles politiques s’apaisaient, d’autres préoccupations nécessitaient leur attention.
« Nous devrions en discuter avec l’Ordre, non ? C’est leur boulot après tout. »
Le silence dura plusieurs secondes le temps que la proposition soit évaluée. Bien sûr, ils n’étaient « que » des gens d’affaire, doués en corruption et manigances. Courir après des meurtriers ne faisait pas partie de leur domaine. Pourtant, la solution semblait trop facile.
« - Ils agissent, nous réfléchissons. Cela fait deux mois que Vampires et Lycans disparaissent sans qu’il n’y ait aucun témoignage, aucun indice sur l’affaire. Je pense que nous devons enquêter de notre côté, à notre manière. - J’approuve ! Je n’attendrais pas qu’on vienne me couper la tête. D’autant plus que les ex-miliciens de l’Ordre pourraient trafiquer le dossier pour qu’il ne soit jamais résolu ! »
Les regards voyagèrent d’un Ange à l’autre. Les tensions rejaillirent par la simple force des non-dits et un Lycan se leva.
« - Nous les avons, nos coupables, inutile de chercher midi à quatorze heures ! - Rien ne dit que ce n’est pas vos congénères et les sangsues qui s’entretuent. Vampires et Lycans se font la guerre depuis plus d’un an maintenant, c’est de notoriété publique. Vous vous battez et vous rendez responsables les autres, c’est bien les bêtes ! »
Les voix s’échauffèrent, les membres s’agitèrent, puis une voix tonna.
« Silence ! Il avait bien été clarifié qu’aucune dispute de ce genre ne serait tolérée durant ces réunions. »
Le calme revint peu à peu et le doyen reprit alors la parole plus posément.
« L’Ordre sera alerté, enquêtez de votre côté ; c’est tout ce dont vous pouvez décider à ce jour. Que les Lycans et Vampires prennent des dispositions pour leur sécurité. En ce qui nous concerne précisément, c’est le moral des citoyens qui redescend à cause de la hausse de criminalité. »
Une population effrayée faisait grincer l’économie.
« Faisons-leur oublier cette situation. »
Suggestion accueillie par des hochements de tête. Créer du rêve fonctionnait toujours.
« Le Carnaval approche, un bal masqué parait le plus évident. »
De la poudre aux yeux. La question était : combien de temps tiendrait-elle ?
Note aux joueurs:
Spoiler:
- Les Clans vampires et lycans connaissent une baisse démographique : en plus de ceux qui passent le Rituel pour redevenir Humain, d'autres disparaissent sans qu'on ne retrouve même leur corps. Ce n'est pas à grande échelle bien entendu (il n'y a pas 20 morts par semaine), mais cela se fait sentir après deux mois... Et puis, des disparitions, ce n'est jamais bon signe.
- Les membres du Conseil aristo ont assisté à cette réunion ; libre à eux d'enquêter ou non. En tout cas, ils ont participé à l'organisation du bal d'une manière ou d'une autre.
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Sujet: Re: Anciennes intrigues (facultatives) Mar 12 Fév - 18:50
Through The Ghost Partie 3
« Il aura lieu le 12 février. L’Ordre participera en tant que sécurité, mais devra se fondre dans la foule. C’est ce que nous savons faire de mieux, alors mettons cet art à profit. »
Des regards entendus, des hochements de tête. Le bal masqué était une occasion en or pour évaluer les Nocturnes, pour les discréditer en faveur des Anges. Les Spectres jouaient avec les âmes comme les joueurs d’échec manipulaient leurs pions ; aux pions à prouver ce qu’ils valaient. A décider de leur sort.
Back in Black Cause I'm back on the track And I'm leadin' the pack
Entre ses doigts aristocratiques, un dossier qu'il lisait avec énormément d'attention. Contenu ? Une feuille, courte, mettant en avant les impression de l'Ordre concernant leur travail de ces derniers temps. Selon eux, ils n'étaient pas assez farouches, pas assez imposants et manquaient cruellement d'expérience. En même temps, ils avaient donné le pouvoir à des adultes de maximum vingt-huit ans, à quoi s'attendaient-ils ? Des explosions de joie et des mesures draconiennes ? Certains d'entre eux, songea-t-il en lançant un regard à la volée, mettaient déjà leur nez dans des affaires qui ne les regardaient absolument pas, alors comment voulaient-ils qu'ils agissent avec plus de défiance ? Ils n'étaient pas des tyrans, après tout. Avides de pouvoir et d'argent pour la plupart d'entre eux oui, mais toujours en protégeant cette ville. Leur ville.
Isaïah se leva avec prestance, lissant son pantalon de costume du plat de ses mains pour se donner une certaine constance avant de se racler la gorge et de prendre la parole.
« Je pense que nous pouvons commencer. Tout le monde a lu... ce ramassis de conneries ? Je pense qu'ils n'ont pas forcément tort sur toute la ligne. Nous manquons de poigne, déjà parce que nous restons dans l'ombre des anciens gouvernements, mais surtout parce que nous ne prenons pas de décisions suffisamment importantes. Nous avons peur. De quoi au juste ? On ne peut pas nous juger. On est trop jeunes, on a besoin d'avis externes, comme ce... rapport le souligne. »
Il marqua une pause, avalant une gorgée de vin avant de reprendre.
« L'Ordre, nous suggère de faire appel aux membres du Gouvernement. Je ne parle bien sûr pas de l'Assemblée. »
Des protestations se firent entendre dans la salle et l'aristocrate leva les mains en signe d'apaisement, ignorant les regards furieux ou abasourdis qui se dirigeaient vers lui.
« Nous ne sommes pas obligés de leur laisser prendre des décisions. On nous a laissé les rênes, c'est à nous d'agir dans notre intérêt mais avant tout dans celui de la ville. Et puis, soyons sérieux deux minutes, on ne peut pas leur laisser le pouvoir, et organiser de nouveau des pendaisons publiques. Ils offrent leur aide, on les écoute, on trie ce que nous prenons ou pas. »
Une main se leva et le brun accorda la parole à Azalea Richards.
« Et si on se fait avoir comme la dernière fois ? Combien d'entre nous n'ont pas crû ces Anges, et n'ont pas fini en prison par la suite, pour collaboration avec l'ennemi ? »
« Nous ne sommes pas stupides non plus. On ne perd rien à essayer. Ils n'auront pas de pouvoir matériel, juste hypothétique. Rien de plus. Si on passait au vote. »
Il y eut quelques hésitations dans l'assemblée. Personne n'était amplement convaincu mais... Avaient-ils le choix vraiment ? Pourtant seuls quelques bras restèrent le long de leur accoudoir.
Les Anges rejoignaient le Gouvernement Aristocrate... Dans l'ombre.
Dernière édition par Narrateur le Lun 8 Avr - 13:15, édité 1 fois
Back in Black That's kept me hanging around I keep looking at the sky
Il rit légèrement et tira sur le bâton de nicotine coincé entre ses lèvres. Ils étaient sortis du local improvisé, jamais le même, quelques instants précédents, pour une pause cigarette, histoire de discuter un bon coup en se détendant complètement. Ils continuèrent de plaisanter pendant quelques instants, avant d'apercevoir un gars arriver en courant, l'un des gars dans le coup des pères noël. Un froncement de sourcil vint perturber le précédent sourire affiché, qui finit par disparaître totalement.
« Rentrez, rentrez, elle m'a peut-être suivi ! Elle va les prévenir !»
Ah. D'accord. Elle. Ils étaient une quinzaine à l'intérieur, qu'est-ce qu'une bande d'adolescents pourraient bien leur faire ? Enfin, il n'était pas sur de bien suivre de quoi le nouvel arrivant parlait. L'homme échangea un regard avec son compagnon avant d'hausser les épaules et de continuer à fumer. Mais lorsque l'autre s'approcha, les mains remplies de sang, le regard terrorisé et le teint blafard, les deux hommes ouvrirent précipitamment la porte, le laissant entrer avant de le suivre.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
L'autre déglutit, leur jeta un regard sinistre avant de répondre, la voix chevrotante.
« On faisait un repérage avec Nolan. Et d'un coup, y'a une brunette qui nous est tombé dessus. Elle a balancé un speech comme quoi on n'avait pas droit à la rédemption, qu'on n'était que des pourritures. Qu'elle en avait déjà eu certains d'entre nous, et qu'elle s'arrêterait pas. Là, elle a tiré dans la jambe de Nolan. Il est tombé, j'ai essayé de le tirer de là, mais elle m'a visé aussi, et je suis parti me cacher dans un coin. Et l'a ensuite égorgé en lui disant des choses que je pouvais pas entendre... Je... Je... J'ai... Fui. »
Il semblait honteux en prononçant ces derniers mots. Il n'osait pas affronter le regard de ses deux compères et c'est les yeux baissés vers le sol qu'il reprit d'une voix cassée.
« C'était une femme de l'Ordre. L'un de ces humains à dons bizarres, qui nous parlent de rituels. C'est notre sang qu'ils prennent pour les faire. Ils vont nous poursuivre, tous, jusqu'aux derniers, pour pouvoir nous saigner. On va leur servir de banque de sang. »
L'effroi gagna ses deux acolytes. Cela ne pouvait pas être vrai. Ils avaient pensé avoir regagné quelque chose dans cette ville. Ils étaient sur le point de tout perdre.
Back in Black I got nine lives, cat's eyes Usin' every one of them and running wild
Elle jeta un coup d'oeil à la dérobée au Conseil des Anciens, avant de pousser un soupir, debout devant la fenêtre. Son regard se ternit légèrement, et ses yeux marrons s'assombrirent de colère.
« On a fait une erreur en le tuant. Nous n'aurions jamais dû céder aux exigences de ces chiens ! Ils ne se privent pas pour continuer à nous fustiger et nous n'agissons pas !»
La sud Africaine d'origine venait de parler, laissant exploser ses ressentiments de dernière minute. Le Conseil avait voté, elle s'en souvenait parfaitement, mais la décision avait été largement poussée dans ce ses égalements. Ces Lycans pathétiques qui avaient réussi à semer une belle discorde dans leurs rangs malgré tout. Sierra s'était retournée pour toiser les siens, avant de soupir de dégoût. Quelle bande d'hypocrites ils faisaient tous.
Mais la Vampire ne put rester bien longtemps dans ses considérations, et fronça les sourcils, avant d'ouvrir la fenêtre et de se pencher en avant, pour mieux apercevoir ce qu'il se passait dehors.
« Hayden, approche. »
Son ton était pressant, et l'Ancienne ne prit pas la peine de vérifier que son chef de clan l'avait rejointe. Non... ils n'allaient quand même pas oser ? Venir les défier sur leurs terres ? Étaient-ils fous ou suicidaires ? Sierra ne se posa pas bien longtemps la question quand elle comprit que cette bande était occupée de construire un bûcher. Un bûcher pour l'un des leurs, encagoulé et maintenu de force par deux d'entre eux. Les deux Lycans le poussèrent vers l'avant sans ménagement,un sourire mauvais sur le visage pour l'un, une mine ennuyée pour l'autre, comme s'il n'avait absolument aucune compassion pour ce qu'il était en train de faire. Celui qui semblait être le leader prit la parole, tapant dans ses mains pour être sur d'avoir toute l'attention sur lui.
« Bonsoir ! Bonsoir ! Merci de nous accueillir ce soir, Monsieur Clifford, c'est très aimable de votre part ! Et comme nous sommes de bons invités, nous vous amenons un présent. Ne sommes-nous pas généreux ? »
Il laissa un rire gras s'échapper de sa gorge, bientôt suivi par ses amis, avant de reprendre.
« Oh, vous semblez surpris, tous autant que vous êtes, de nous voir ici ? Je peux le comprendre, il faut dire que la dernière fois, tout ne s'est pas bien passé, n'est-ce pas ? Oui, je parle bien de l'exécution de votre traitre. Vous savez, celui qui a permis le massacre de tant des nôtres. D'enfants, d'amis, de nos familles. »
Il claqua dans ses mains une dernière fois, avant d'effectuer un léger signe de la main vers l'avant. Dès lors, les deux hommes décagoulèrent le vampire, et l'approchèrent du bûcher encore éteint, totalement insensibles à ses suppliques et l'attachèrent au pilot de bois.
« Mais je vais vous avouer à tous quelque chose. Votre petite réparation, complètement stupide, ne nous a pas suffi. On veut votre sang. On veut que vous payez. Et ce gars... »
Il pointa le Vampire à présent attaché au bûcher, un sourire large et cruel sur les lèvres, marquant une légère pause, avant de reprendre d'une voix narquoise.
«... Ce gars, sera le premier des vôtres à mourir. »
Et sous les cris de protestations de Vampires qui observaient la scène, il sortit un briquet de sa poche. S'il l'avait pu, le coeur de l'Africaine aurait battu contre sa poitrine, cherchant à s'échapper de sa cage tandis que la rage s'imprégnait sur ses traits. Dégoûtée, Sierra dût se détourner de la vision des flammes léchant le brasier géant, et tenta de ne pas entendre les cris perçants de l'homme qui brûlait vif. Elle darda un regard furieux sur les personnes présentes dans la pièce.
« Ne leur demandez plus la paix. Parce qu'ils viennent de lancer une guerre. »