Réversa est-elle prête à accepter un nouveau gouvernement ? | extrait

A présent, je vous prie d'accueillir notre invitée. Cette jeune femme âgée de vingt-six ans est devenue l'une des autorités de la ville quand les représentants du Conseil aristocrate ont décidé de passer le flambeau à leurs héritiers. Elle jongle entre son travail de conseillère financière et ses devoirs de ministre, mais nous a accordé une interview inédite. Je vous présente Charlize Ashford.

Les applaudissements saluèrent l'aristocrate tandis que le journaliste serrait la main de son invitée. Installés, la rencontre démarra.

Elle avait pris place dans le fauteuil de l’invité. Elle n’était pas peu fière d’être le centre de l’attention devant les caméras auxquelles elle présentait son plus beau profil. Elle était sûre d’elle, ce n’était pas la première fois qu’elle prenait la parole en public. En coulisse, elle avait cependant insisté sur un point : aucune allusion à sa nature lycanthrope. Elle était ici pour parler du Conseil et de sa nouvelle gouvernance, rien d’autre.

Pourquoi le Conseil a-t-il décidé de se révéler au grand jour ?

C - « La décision du Conseil a été prise dans le but de rassurer la population. Depuis plusieurs mois des événements bouleversent Reversa, et ses habitants ont besoin de se sentir en sécurité. Une ville sans gouvernement est voué à l’échec hors nous n’avons jamais abandonné et il était temps que les Rerversiens sachent sur qui ils peuvent compter pour assurer leur futur. Rester dans l’ombre un moment était nécessaire pour nous organiser correctement, nous mettre d’accord sur nos plans d’actions. Désormais nous sommes prêts. »

Quelles sont les priorités de ce dernier ?

C - « Maintenir l’ordre sur Reversa. Nous travaillons aussi bien sur la sécurité de la population que sur l’économie de la ville. Nos champs d’action sont multiples et le but final est de continuer à faire prospérer Reversa. »

Certains vous jugent trop jeunes pour ces responsabilités. Qu'avez-vous à répondre à cet argument ?

C - « Si c’est là le seul défaut qu’on nous trouve, alors je dois vous avouez que j’en suis plutôt satisfaite. Il ne faut pas confondre la jeunesse et la maturité. Pour plusieurs d’entre nous, ce n’est pas notre première expérience dans la politique. Sans compter que nous avons toujours, depuis notre plus tendre enfance, plongé dans cet environnement. Nous avons vu nos parents se battre et ils nous ont inculqué leurs principes. Nous connaissons Reversa, nous l’aimons et c’est une partie de notre héritage que nous souhaitons conserver de tout cœur. Alors oui, nous sommes jeunes, mais je pense que nous sommes les seuls à avoir ce dynamisme et cet œil nouveaux tout en sachant conserver les valeurs de nos ancêtres. C’est un point fort indéniable et non une faiblesse comme s’amusent à le faire croire ceux qui n’ont rien d’autre à nous reprocher. »

Quelle place spécifique occupez-vous au sein du Conseil ? En quoi consiste-t-elle ?

C - « Nous avons chacun notre mot à dire et chacune des voix importe dans nos décisions afin de maintenir une certaine démocratie. Bien entendu, nous nous répartissons les tâches selon nos compétences. Vous n’êtes pas sans savoir que je travaille dans la finance, et au Conseil, cela m’est utile pour allouer des fonds afin d’assurer le bon fonctionnement de Reversa. Je suis particulièrement affectée au pôle santé et je travaille donc en étroite collaboration avec l’hôpital et ses dirigeants. »

Comment voyez-vous l'avenir de Réversa ?

C - « Sereinement. » Et le ton avec lequel elle prononçait cet unique mot confirmait ses dires.

Quelles leçons avez-vous tiré des précédents gouvernements ?

C - « A persévérer » répondit-elle spontanément avec un petit sourire coquin en référence à l’échec de sa candidature sous le gouvernement angélique. « Plus sérieusement, l’instabilité politique que subit Reversa est un réel enjeu pour son avenir et j’espère y mettre fin avec mes collègues. »

Quelle est la position du Conseil vis-à-vis de Leviathan et de Prometheus ? Qu'avez-vous prévu pour modérer leurs actions ?

C - « Comme je vous le disais, une de nos priorités est de protéger la population. De toute évidence, ces deux groupuscules entravent la sécurité des Réversiens et nous ne pouvons les ignorer. Notre ville est le lieu d’une très grande diversité et nous savons tous que la cohabitation est difficile. Si chacun a le droit d’avoir ses propres opinions, la violence n’est pas un de nos plans d’action. Vous vous doutez bien que je ne peux vous en dire trop, mais rassurez-vous, nous ne restons pas impassible et faisons ce qui est entre notre pouvoir pour calmer les ardeurs des plus extrémistes. »

Un dernier mot pour les spectateurs ?

C - « Merci. Pour votre attention, votre implication et votre confiance. » conclut-elle de sa bouche carmin.

Miss Ashford, je vous remercie d'avoir accepté de répondre à nos questions. Je suis certain que vos paroles auront permis à nos téléspectateurs d'appréhender un peu mieux le Conseil.

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