Caleb A. Williams

L'on dit qu'une personne se définie premièrement par ce qu'elle est au fond de son âme, au fond de son coeur. Qu'elle ne peut-être et demeurer pour un physique et que seul un mentale peut maintenir la vie. Je pense que tout cela est bien vrai, mais que c'est surtout une excuse donné aux faibles qui n'ont point le physique et la force de se battre, je pense aussi que c'est une excuse donné aux gens ne sachant prendre soin d'eux, des gens laides et difformes, pour se croire bon, beau, mais c'est de la connerie. L'intelligence se reflète dans le regard de celui qui a compris que la beauté est maitresse du pouvoir. Et le pouvoir est le maitre de la vie, le seul pour qui tout être c'est un jour battu. Le pouvoir est plus fort, plus adulé que les dieux eux-même, le pouvoir est l'unique force pouvant engendrer de tel empire, mais aussi pouvant les détruire. Le pouvoir est l'avenir, et je défis quiconque de dire que le pouvoir ne l'intéresse pas, car personne ne peut le rejeter éternellement… Mais le pouvoir est une force de l'esprit, et c'est sur ce point que je rejoints tout les faibles de ce monde, seul l'esprit peut demeurer.

Mais trêve d'introduction, je pense que vous avez parfaitement compris ou je veux en venir… Mon esprit est une armes et un chef d'oeuvre de complexité, c'est une oeuvre d'art que peu peuvent comprendre. Oui, je suis loin d'être commun, je suis un génie. Je ne suis que grandeur et suprématie, je suis ange et je vais vous faire l'honneur d'essayer de vous faire comprendre cela.

J'ai bien des défauts, ou tous du moins l'on me trouve souvent bien des défauts - défauts qui sont énuméré par le plus grand des hasards par des détracteurs au gouvernement angélique, mais passons -, mais rare sont ceux qui refusèrent de reconnaitre la vivacité et l'efficacité de mon esprit. En effet depuis ma plus tendre enfance, je fus en avance sur ceux de mon âge, assimilant plus rapidement les connaissances, résolvant les problèmes les plus complexes, j'étais doué avec les chiffres, avec les calculs et les hypothèse. Des capacités intellectuelles qui n'auraient pas été forcément exploité si je n'avais pas eu l'ambition, le désire de plaire et d'être reconnu par mon père. Car pour lui plaire, des résultats ne suffisaient pas et c'est ainsi et pour lui que je devais être le grand orateur que je suis à présent. Je suis tellement bon dans ce domaine que l'on me fit remarquer à plusieurs reprises que j'aurais pu faire un bon avocat. Après tout je n'avais que peu de scrupule lorsqu'il s'agissait d'arriver à mes fin, et j'étais sans doute l'un des plus grand manipulateur et menteur de cette ville. Mais je pense que j'étais sans doute que trop fainéant et je m'en foutiste pour m'occuper des autres, j'avais déjà assez de mal avec moi.

Et puis sincèrement, il y avait trop de contrainte, trop de procédure à mes yeux, et n'aimant que très peu me prendre la tête, je préférais clairement la voix que je choisis. L'informatique était le meilleur moyen d'enfreindre la loi sans être condamné, après tout qui dans cette ville peut se vanter d'avoir mon niveau ? Non, personne ne pourrait avoir mon niveau dans ce domaine, car j'étais le seul a être assez maniaque pour m'acharner et dénouer tout les systèmes, tout les organismes. Alors ok, c'est aussi prise de tête, voir plus qu'être avocat, mais en informatique personne ne peut me contrer, je suis le roi. Non, j'étais réellement mieux ou je suis à présent. Le plus sexy des nerds, et je dois avouer qu'il m'arrivait de pirater quelques ordinateurs pour pouvoir m'attirer les bonnes grâces d'une demoiselle en détresse.

Pour rester sur le sujet des femmes, je tiens tout de suite à balayer les rumeurs me voulant violent ou autre avec mes conquêtes, c'est faux. Je suis séducteurs, mais je ne suis pas agressif avec elles. Je n'ai juste aucune considération pour elle et je ne leurs donne pas plus qu'un peu de plaisir. Maintenant que ce point est éclairé, je veux bien reconnaitre que je ne suis pas l'homme le plus calme au quotidien. Je suis assez impulsif et sans aucun doute raciste - quoique ce dernier point tends vers le changement depuis ma sortie de prison -, très souvent injuste, certainement mesquin, mais pour être honnête, ce n'est en aucun cas de ma faute. Tout cela est uniquement du au traitement de faveurs que mes parents donnèrent à mon frère, me délaissant pour quelqu'un qui n'était pas aussi travailleur que moi. Pas étonnant que je sois devenu si peu enclin à me fatiguer avec les années, après tous mon travail n'était jamais récompensé.

Et puis ce traitement me fit comprendre que je n'étais pas si désiré que ça, alors encore une fois, pas étonnant que je sois si égoïste, si agressif, mais surtout si solitaire, mes parents me m'ont jamais donné l'éducation que mon esprit aurait du recevoir. Je méritais mieux, je devais avoir mieux, et ceux qui me traite d'enfant gâté n'ont pas du vivre la même enfance difficile que moi. J'exagère ? Non, je ne vous permets pas ! Je ne suis pas du tout l'enfoiré que vous pensez, je suis juste incompris depuis ma plus tendre enfance.

Vous savez ce qu'il y a de terrible à naitre premier ? C'est de savoir que toutes les attentions dont vous êtes témoin, tous l'amour que l'on vous donne pourra un jour disparaitre, vous être retirer au profit d'un autre. Oui, en fait être le premier d'une famille revient à être le premier chiot que l'on vous offre à noël. Il est petit, avide d'amour, mignon et l'on aime le montrer à tout son entourage, mais ça ne reste qu'un chiot, un animal qui finira par grandir et perdre de sa superbe. Et l'on sait tous ce qui arrive à un chiot lorsqu'il devient vieux chien, on le remplace par un nouveau plus mignon, mais moins fidèle, moins attaché.

Vous l'aurez compris, je fus comme ce chiot, petit, mignon, dévoué, mais trop innocent et oublié par ceux que j'essayais d'impressionner.

Je suis né il y a 32 ans, mais vous m'en donnerez aisément moins, au sein d'une grande, d'une très grande famille de Réversa. Aristocrate de naissance, j'ai évolué toute ma vie au sein de l'élite de cette ville, comprenant bien rapidement que si l'Angleterre était encore une monarchie, Réversa était l'empire des Williams. Premier enfant tant attendu, je ne fus pourtant pas réellement élevé par ma mère et encore moins mon père. Toutefois, et si leurs absences au quotidien fit de moi l'homme autoritaire à la poigne de fer, je ne pouvais nier réclamer leurs attentions. Me faisant alors souriant lorsque nous étions de sortis, me faisant fils modèle auprès de leurs amis. J'étais l'enfant parfait pour bien des personnes, l'enfant rêvé que tout le monde adulé, que tout le monde aimait. Après tout j'étais charmant, brillant, persévérant, et surtout, je savais me montrer intéressé aux sujets que des enfants de mon âge ne pouvaient comprendre.

Et puis, il sembla que du haut de mes cinq ans, je n'avais plus la candeur que les adultes aimaient tant et ma mère m'imposa la venue d'un nouveau chiot. Dan, mon cher et tendre frère qui faisait succomber tout le monde par sa douceur, sa gentillesse. Si je n'étais qu'esprit et manipulation, mon frère lui se voulait franc et attendrissant. Si encore il avait été élevé comme moi, je n'aurais rien dit, mais non, il ne pouvait être traiter comme moi, il devait faire mieux. Un soleil qui me poussait dans l'ombre, dans les ténèbres. Et le pire étant que bien évidemment, il ne cessa de venir vers moi, cherchant sans cesse une reconnaissance de ma part… Comme si celle de nos parents, de notre entourage, non rectification, comme si celle de MES parents et de MON entourage de lui suffisait pas. Il fallait en plus que je lui fasse des courbettes au gentil mignon Dan.

Dès lors, je considérais Dan comme un élément indésirable, refusant que l'on m'affilie à lui, refusant d'être davantage dans son ombre. Prenant mon indépendance, je passais mon adolescence à étudier, à devenir meilleur, le meilleur pour que mon père reporte son regard vers moi. J'essayais de paraitre exemplaire, et le tout sans jamais m'arrêter devant Dan, je devais surpasser ce chiot qui ne semblait pas vouloir grandir.

Il me ruina mon enfance et mon adolescence, sa présence et les traitements de faveur me mirent de un tel était de colère que je devins rapidement solitaire. Les autres et leurs remarques sur mon frère m'agaçaient trop et je n'arrivais pas à le supporter. Beaucoup me qualifièrent à l'époque d'enfant gâté, mais c'est faux, c'était Dan l'enfant gâté ! Pas moi ! Mais ça personne ne voulait le voir et il était plus facile de m'accuser moi d'être le vilain petit canard, ou le vilain connard, ça dépends des points de vues.

Mais je ne voulais pas de ce statut, je voulais que mon père soit fier de moi comme dans à mes premiers jours, comme lorsqu'il se sentit honoré que le premier né de la famille soit un garçon. Alors, je me lançais d'un domaine qui me passionnait, mais aussi où les Williams n'avaient jamais été, l'informatique. J'aurais dut-être adulé, mais non, mon génie et mon talent n'éveilla aucun bonheur chez mes parents. J'avais beau travailler, être le meilleur, le plus brillant, le plus fort… Ils s'en foutaient tous ! Ces Connards n'avaient pas le moindre regard vers moi ! Alors à quoi bon ? Ce manque de respect et de réaction fit sans doute de moi le plus brillant, le plus intelligent, mais aussi le plus fainéant des informaticiens. D'ailleurs, je me demande encore si ce n'est pas tout simplement pour ne pas avoir à me faire chercher un travail que mon père me place à la seconde place de l'entreprise.

J'avais beau être chef, je n'avais gagner aucune place dans le coeur de mes parents. Alors je commençais à révolutionner ce qui me faisait office de travail. Lançant de nouveau programme et poussant la sécurité des entreprises familiales à leurs maximum. Je faisais des miracles et mon père finit par le voir. Enfin je n'étais plus le grand frère de Dan, j'étais son fils. Mais ce n'était pas suffisant, un compliment ne suffisait pas, il m'en fallait plus, vraiment plus et je mis longtemps à trouver de quoi il s'agissait. Et pour passer le temps, je continuais à écarter Dan de ma vie, l'éloignant un peu plus de moi, m'en faisant un ennemie définitif de bien des façon. C'était un jeu, un besoin de ma part que de le repousser et de faire ressortir les pires côtés de celui qui devait avoir le même sang que moi. Je ne pouvais pas le reconnaitre et il devait payer pour le mal qu'il m'avait fait.

Alors pourquoi ne pas me consacrer à ma carrière ? Non, impossible, j'étais déjà au sommet de ce qu'il m'était donné de faire. J'étais connu dans la ville, j'étais le meilleur et j'étais capable de tout ce qu'un ordinateur pouvait fournir, mais ce n'était pas assez, clairement pas. Alors naturellement lorsque j'entendis parler des anges, je ne pus que me rapprocher d'eux. Le potentiel était trop grand pour être ignoré, du moins à mes yeux. Et ce fut sans surprise que j'en devins. Un ange, supérieur à l'homme, parfait sur bien des points, mais ce n'était rien comparé à ce qui allait m'arriver.

Une ascension formidable me menant directement à la mairie de Réversa, non, un ascension qui me porta jusqu'au rang de ministre de la Sécurité interne. Un poste à responsabilité, un poste qui me permit d'utiliser enfin mon esprit. J'étais complet, entier, en pleine possession de mes moyens. Tout passait par moi et si je n'étais pas officiellement à la tête de cette ville, j'étais bien le seul qui pouvait la contrôler réellement. Le véritable maitre qui, tapit dans l'ombre, surveillait et dirigeait le reste du ministère. Que rêver de mieux ? Rien, j'étais au sommet et je pensais sincèrement que rien ne pourrait changer cela.

Toutefois ma chute ne tarderait pas à venir, et les premiers signes arrivèrent avec mon frère. Encore lui, encore cette ombre qui cette fois avait réussi à dépasser les limites à mes yeux. Il était vampire, instable et meurtrier… Si j'en souffrais ? Non, la damnation lui allait parfaitement, mais je ne pouvais consciemment pas ignorer cette situation et c'est avec assurance que j'imposais son état à mon père, essayant de lui faire ouvrir les yeux, essayant de reconquérir ce que mon frère m'avait pris. Mais ce fut tout l'inverse qui se produit. Mon père me renia presque, brisant tout ce que j'avais accomplie pour lui jusqu'à présent. Et ce fut sans doute la plus grande erreur de mon père. Dès lors je déclarais la guerre à mon frère, tentant par tout les moyens de l'abattre, de le tuer définitivement.

Mon coeur et mon âme n'étaient que noirceur lorsqu'il s'agissait de mon frère, mais ce dernier ne semblait pas prêt à me laisser l'atteindre. Il était stoïque face à moi, il ne me démontrait qu'indifférence, que distance. Je voulais le détruire, mais je n'en eus pas réellement l'occasion. Le massacre de Main Street signa la fin d'une ère et une prise de conscience pour moi. Je n'avais jamais été extrémiste avec les races, je ne les aimais pas, mais je jugeais qu'elles pouvaient se révéler utile lors de certaine situation. Mais là… Je n'eus toutefois pas le temps de m'apitoyer sur leur sort, car les Anges finirent par chuter, et moi avec. Quitter le pouvoir laissait toujours un gout amère et quelque soit les missions que l'on me confia après, je n'avais plus le même gout au travail. Comment m'en remettre ? Comment permettre le comportement des autres envers moi qui avait été leur ministre ? Je dus apprendre à vivre autrement, à changer d'habitude et à me fondre dans le paysage.

Chose qui ne fut pas aussi aisé que je ne l'aurais cru car je finis en prison, avec Dan. Si j'avais pensé dans un temps que cela aurait été une malédiction, ce fut toutefois le contraire qui se passa. Nous ne pouvions plus nous cacher, et je finis par me rapprocher de lui. L'apprenant enfin, le découvrant sous une nouvelles facette, sous un nouveau visage. Mon frère avait su me toucher au moment le plus incongru possible et j'en fus soulager dans un sens. J'avais hais quelqu'un de presque bien, quelqu'un qui avait mérité la puissance de mes ressentiments en fait. Une jalousie bien placé dans un sens. Mais il sortit de prison avant moi et je perdis le contact. Renouer les liens que j'avais trop longtemps ignoré ? Oui, cela avait été l'idée, mais je n'eus jamais le temps de le faire.

En effet mon frère si fit tuer avant que je ne puisse réellement nous sauver, et il emmena avec lui toute mes bonnes décision. J'avais eu un sursaut d'humanité avec lui, mais c'était fini à présent, il n'y avait plus que haine en moi. Oui, quelqu'un devait payer à présent, quelqu'un devait-être responsable de la mort de mon frère. Et mes coupables sont tout trouvé, il suffit juste d'attendre le bon moment à présent. L'assemblé n'est plus et l'ordre est apparue, des événements qui promettent de si belles choses pour l'informaticien que je suis redevenu… Les anges n'ont pas disparue, soyez en certain. Et si vous doutez de moi, il vous suffira de croiser le regard de l'unique personne de confiance à mes côtés, une personne aux ambitions aussi grandes que les miennes, une personne qui ne s'est pas laissé aveuglé par un désir plus charnel. Kayla, une personne qui au final, m'a suivi dans toutes mes initiatives, alors certes, il fut un temps ou ses sentiments à mon égards me dérangèrent quelques peu, mais je ne pouvais pas lui en vouloir, après tout, qui pourrait réellement résister à la puissance incarné dans un corps parfait ? Personne. Mais aujourd'hui, alors que l'occasion de reprendre ce qui nous fut pris apparait, elle est bien la seule pouvant me suivre, car contrairement à Leann, la relation qui nous uni ne comporte aucune faille, aucun sentiment aussi fragile que ceux qui peuvent apparaitre de temps à autre dans les bras de l'ange.

Oui, les anges sont bien exemptent de sentiments, mais depuis la mort de Dan, il semblerait que je sois à présent capable d'éprouver, certes rien de bon n'est sortie de mon coeur depuis maintenant des années, mais je ressens. Je ressens de la haine et un désire de vengeance envers ses rebelles qui détruire ma vie et firent tuer mon frère. En fait, je compte bien prendre ma revanche sur tout ceux qui tentèrent de me briser lorsque j'étais ministre. Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? Car j'avais une image à conserver et que certaine personne ne pouvaient-être tué par d'autres mains que les miennes. Et il y a une personne qui ne verra sans aucun doute pas venir la mort. Vous ne voyez pas de qui je parle ? Moi si, il s'agit d'une personne qui tenta de me détruire, essayant de faire pression sur moi durant bien des années, quelqu'un qui, alors que nous étions tout deux sur un pieds d'égalité, eut le malheur de se révéler comme un ennemi potentiel. Cet homme ? Il est à la base de bien des choses, et au final, il est responsable directement de la mort de Dan, aveuglé par une quelconque douleur ? Peut-être, mais la personne dont je vous parle ne mérite en aucun cas mes bon sentiments et cette personne est en haut de ma liste, je veux bien évidemment parler de Craig Keegan, l'homme a abattre, celui qui a commis l'erreur de croire que l'on pouvait s'en prendre à l'empire Williams sans avoir un magnifique retour de flamme. Alors qu'il continue à me croire inoffensif, car il se pourrait bien qu'il soit la clé de voute à mon plan de retour au pouvoir.

Je semble assez acide ? Mais il ne faut pas m'en vouloir, j'ai beau n'être qu'un salaud à vos yeux, je tiens à rappeler que durant l'intégralité de mon existence, je ne fus que victime des autres, et ça Leann l'a bien compris, en fait c'est bien la seule pouvant m'écouter et comprendre combien l'on m'utilisa. Toutefois, je n'ai jamais commis l'erreur d'être vulnérable à ses côtés, elle demeurent ange, et sa compagnie se limite bel et bien à mon lit. La seule personne qui pourrait me révéler humain, après Dan à présent disparue, serait la demoiselle qui fut durant pas mal d'année, un sujet de discorde avec mon frère. La surprenante Edana May, une personne longtemps convoité dans l'unique but de faire tomber mon frère qui, lorsqu'il disparue, se révéla être l'amie de l'humain que j'étais. Une aide précieuse que je protège dans le plus grand secret car elle doit-être la seul à connaitre les secrets que je lui ai confié. Des secrets comme mon désir de vengeance pour Dan, vengeance qui sera plus simple que prévu étant donné que la demoiselle a déjà pas mal dégagé le terrain. Je pense qu'il est à présent temps de signer mon retour dans le monde…

Il y avait, dans chaque vie, chez chaque personne, une chose que l'on ne pouvait contrôler entièrement, un instant de doute, de latence où notre être nous échappait. Un instant de faiblesse où l'on ne savait comment aborder une chose. L'observant, la détaillant, mais n'arrivant à résoudre le problème qui se dressait devant nous. Une incapacité à agir, une incapacité à ne pas être humain. Une vulnérabilité que l'on était heureux de pouvoir cacher, car elle n'aurait pu passer inaperçu, car personne n'aurait pu l'ignorer, car personne ne pouvait lui échapper.

Les sentiments heureux sont fort, mais les malheureux le sont bien plus. Savoir, sentir que son être se tords douloureusement, et ne pouvoir agir est un supplice. Une âme en peine est bien plus difficile à gérer que l'on pourrait croire. En fait, la souffrance de l'âme n'est rien face à celle d'un cœur qui n'aurait jamais cru ressentir.

Immobile, je tenais dans mes mains une lettre, une simple lettre qui pourtant réveilla une multitude de chose en moi. Des sentiments, ou des gènes que je n'aurais jamais vraiment cru pouvoir sentir. Étais-ce de la douleur ? Étais-ce de la peine ? Une souffrance véritable qui n'avait rien de simulé, rien de feint et qui était bel et bien en train de naitre dans mon âme ? Aurais-je été en mesure de ressentir pareil douleur si cela n'avait pas été porté jusqu'à mes yeux ? Je n'aurais pu dire, pourtant c'était bien le cas. Mon âme en peine semblait s'habiller des noirs pensées du deuils, plongeant durant les longues minutes qui accompagnèrent mon immobilité, mes réflexions dans leurs plus obscures soupires.

Il y a longtemps, je n'aurais pas cru cela possible, mais aujourd'hui, face à la réalité abrupte d'une disparition définitive, je ne peux que me résigner. Je ressens, je souffre. Mais je refuse à mes larmes de s'abattre sur mon visage, je refuse de m'affaiblir et de me perdre dans la douleur. Je dois me battre, car il ne peut y avoir d'autre solution, car je l'ai décidé et que je ne fléchirais pas.

J'étais le seul à pouvoir porter une telle condamnation sur lui, le seul à devoir et pouvoir faire cela. Personne d'autre n'aurait pu, car bien que je l'ai haïs, jalousé et détesté durant tant d'année, il demeurait celui que je ne serais jamais, celui qui pouvait aimé et se faire aimé. Il avait sans doute bien plus compris à la vie que moi-même, et ce même si la mort l'avait embrassé et fait renaitre. Il avait compris comment fonctionné ce monde et peut-être, qu'inconsciemment, j'avais accepté d'écouter ce qu'il disait, du moins sur la fin. Peut-être aurais-je du le faire avant ? Peut-être aurais-je du le protéger des autres, ou de moi ? Tant que questions, tant d'idées et de désires qui ne pourront-être exposé, restant à jamais des hypothèses que je n'aurais jamais du étouffé.

Mais c'était trop tard.

Je devais avancer à présent, du moins j'aurais du, mais je demeurais attacher, lier à cette lettre et à ce qu'elle impliquait. La prison, ma chute, tous ça m'avait fait changer, en bien, ou en mal, cela dépendait du côté ou vous vous trouviez.

Laissait sur bureau, cette lettre semble y trôner depuis des siècles, comme pour rappeler que chaque souffle ne devait plus m'être uniquement réservé. Oui, cette lettre qui ne brula jamais dans le feu de l'oublie serait mon garde fou, seul chose pouvant me rappeler ce qu'il ne fut jamais dit, jamais prononcé. Une lettre et son enveloppe soigneusement conservé qui, comme chaque matin, reçoivent mon regard. Une lettre qui me changea au plus profond de mon être, une lettre qui fit office de renouveau.

À l'intention de Caleb A. Williams.

Caleb,

Nous te faisons savoir par cette présente lettre que ton frère Dan est décédé.

Cordialement,
Mr & Mrs Williams.

À toi, qui sus surement bien avant moi que mon cœur pouvait ressentir, je t'offre mes nuits et mes jours. À toi qui n'est plus et que je n'ai que trop jalousé, je te promets la vengeance que tu ne pourras prendre. À toi, Dan, mon frère.