Deux avenirs pour une meme âme (PV Chett)

En dépit des jours sombres que connaissait la ville de Reversa celle-ci ne semblait pourtant pas avoir été dépouillée de sa vitalité. Les boutiques continuaient à faire du chiffre et la population parvenait à se détourner de ses inquiétudes temporairement. Juste le temps de profiter un peu des plaisir simple de l’existence. Leonie avait décidé de faire de même pour une fois. La nuit était tombée depuis peu. Seules les étoiles éclairaient le ciel nocturne d’été. La chaleur était agréable en ce mois d’août, même pour la jeune Worthington qui préférait la fraîcheur hivernale. Oui, elle se plaisait à parcourir le quartier de fortune Street, vêtue de sa combi short dos nu carmin et de ses escarpins à plateforme noirs l’héritière Worthington restait fidèle à elle-même, en somme élégante et sophistiquée. Elle tenait par le bras l’une des personnes qui comptait le plus à ses yeux, son opposé Chet qui la dominait clairement en taille. Dans le quartier de Main Street nombreuses étaient les enseignes encore ouvertes. Comme à chaque fois qu’elle se trouvait en présence du jeune homme le regard de la belle brune se faisait plus lumineux. Reflétant un bonheur sincère, un naturel surprenant qu’elle ne s’autorisait qu’avec lui. Un sourire jovial fleurit sur les lèvres de Leonie alors qu’elle regardait son opposé, car elle était vraiment contente de passer une soirée avec lui. Oui, même si le film qu’ils venaient de voir quelques minutes plus tôt et qui n’était autre que le choix de l’ancienne violoniste avait battu le record de nullité, la compagnie du géographe lui permettait de relativiser. « Allez, tu exagères ce n’était pas si terrible. » C’est vrai quoi, il y avait toujours pire qu’un film de deux heures trente, en noir et blanc qui relatait l’histoire d’amour guimauve d’un officier Allemand et d’une française sous le régime de Vichy…

À dire vrai, l’ancienne musicienne ne faisait pas preuve de la plus grande honnêteté, car elle avait raté plus de la moitié du film. S’étant assoupie face à cette fiction peu passionnante. Leonie ne savait pas pourquoi elle avait autant insisté pour voir ce film. S’émouvoir devant ce genre d’histoire ne lui ressemblait pas. L’amour, ce sentiment si prisé par les humains, Leonie ne l’avait jamais expérimenté. Le seul homme qui lui était vraiment indispensable était celui qui se trouvait près d’elle et la jeune Wortington supposait que ce qu’elle ressentait pour Chett n’avait rien à voir avec de médiocres films à l’eau de rose. Le membre du conseil faisait partie de sa vie depuis aussi longtemps que sa mémoire lui permettait de se souvenir. Ils étaient liés par ce lien indéfectible et inébranlable qui reliait leurs deux âmes désormais si démunie l’une sans l’autre.

La ténébreuse jeune femme fit une moue charmante à son ami afin de le dérider tout en l’entrainant dans la direction d’un très bon restaurant du coin. Ils entrèrent tous deux dans le roman's restaurant si fortement réputé pour son excellente cuisine italienne. En pénétrant dans l’endroit somptueusement décoré et en appréciant les couleurs claires de l’endroit,La lionne remarqua que la plupart des tables étaient déjà prises.Fort heureusement, le fait que Leonie et Chett fassent parties des familles régentes de Reversa leur octroyaient certains privilèges : comme celui d’être gentiment escortés à une table sur la terrasse du restaurant par exemple. Satisfaite, la jeune brune remercia cette même serveuse qui déposa deux menus à leur attention. Quand elle s’éloigna en leur intimant chaleureusement de la rappeler quand ils auraient arrêté leur choix, Leonie ancra son regard dans celui du grand brun. « Alors comment vas-tu ? Ça fait longtemps que tu ne m’as pas fait de confidence je me sens délaissée… Serait-il possible qu’une autre femme que moi ait une place dans ton cœur ? Ou un homme peut-être ? » Curieuse elle l’était, car elle savait que la vie sentimentale de son opposé pouvait parfois être mouvementée. De plus, Leonie se montrait taquine mais en vérité elle s’inquiétait pour lui. Elle savait que le géographe avait énormément souffert de la mort de son amante Anya. Par cette question simple la fille de Scott parviendrait probablement à en savoir plus sur l’état d’esprit du Illington, quoique, Chett pouvait se montrer inhabituellement réservé lorsque cela l’arrangeait.

« C'est moi ou ce film est nul ? »

Déclarais-je sans complexe en sortant de la salle, oui je m'en fichais un peu de spolier des gens, ce film était nul c'est tout. Ce qu'elle ne sembla pas approuver étant donné qu'elle me contre-dit presque aussitôt. Je ne voyais pas comment elle pouvait parler, madame avait dormi toute la séance et m'avait obligé à rester pour pas la laisser seule. Si j'avais su, jamais nous serions allé au cinéma, c'était une perte de temps et d'argent.

« Je suis pas sur que tu puisses jugé, vu qu'il te reste un peu de bave au coin des lèvres. »

Affirmais-je pour couper court au débat. C'était à chier, un point c'est tout. Nous venions par ailleurs d'arriver devant le restaurant ou l'on nous reçu malgré l'affluence. Dite merci à nos noms de famille bonjour. Prenant place et les menus par la même occasion, je devais reconnaitre que je me forçais plus que jamais pour sourire en sa compagnie. Non pas qu'elle ne méritait pas, mais simplement car j'étais partie pour une bonne raison et que je n'avais toujours pas su faire mon deuil. Leonie l'avait sentie, si il y avait bien une personne que je ne pouvais pas tromper c'était elle, et elle me le fit savoir. Comment j'allais ? Comme si la moitié de mon coeur avait été arraché. Elle savait comment me parler, et comment faire naitre un sourire, un sourire franc sous la façade.

« C'est qu'il n'y a rien à dire surement. Je travail plus que jamais, et ma vie sentimental reste toujours un magnifique champs de mine. »

J'étais travailleur, je ne pouvais pas le nier, simplement, je bossais pour oublier, pour dépasser ça.

« J'arrive tout simplement pas à dépasser sa mort. »

Concluais-je dans un soupire. Je pouvais faire beaucoup, mais pas ignorer cette souffrance.