Sharra * Les passionnés soulèvent le monde

Les épreuves forgent le caractère, il y a ceux qui se battent, ceux qui baissent les bras, ceux qui subissent...Sharra a été de ces trois là. Elle a subi, elle a baissé les bras, puis elle s’est battue lorsque l’espoir s’est présenté à elle. Fut un temps, cette jeune fille était naïve, rêveuse, n’aspirait à rien de plus qu’une vie paisible avec sa famille dans un pays pauvre et victime de conflits incessants. Puis il y eut le renouveau, sa transformation, sa détermination naissante et sa promesse faite à elle-même de vivre. Une force trouvée et farouchement gardée, des rencontres, puis une famille à protéger, et sa vie comme sa personnalité se sont enfin stabilisées. Cette femme s’implique, s’investit à temps plein pour les causes qu’elle juge bonnes, au détriment de sa vie personnelle le plus souvent. Elle se bat, avec détermination et sang froid. Toujours avec tolérance, la colère, la haine, la vengeance, la violence ne résolvent rien, alors elle s’applique à voir plus loin que les préjugés, quand bien même elle n’est pas dépourvue de méfiance ou de ressentiment. Femme forte, dynamique, elle pense d’abord aux autres avant de penser à elle-même, c’est tout aussi bien ainsi, hantée par un passé pas si lointain que ça qui représente autant une force et une faiblesse. Violente, elle peut l’être, elle n’a pas peur d’utiliser ses poings, ses griffes ou encore ses crocs lorsque la situation est hors de contrôle, ou ses proches menacés. Pour finir, elle ne perd pas espoir lorsqu’elle a un idéal en tête, c’est-à-dire la tolérance entre tous, une existence paisible, pacifique sans éradiquer quiconque.

“Maman, c’est l’heure de venir me raconter ton histoire.” Sharra hausse les sourcils, interrogateurs. Aussi dynamique que sa mère, le fils vient se loger sur le canapé à côté d’elle avec un sourire triomphant. “Tu te souviens de ça fiston?” S’enquit alors son père, toujours sous le regard interrogateur de la lycane. “Se souvenir de quoi exactement ?” S’enquit-elle donc. “Tu m’as promis que le jour de mes 10 ans, tu me raconterais ton histoire.” Répond Luke, de toute évidence contrarié qu’elle ne s’en souvienne pas. Stefen, amusé par la scène, repli le journal qu’il lisait dans son fauteuil, pour sûr, il sera tout ouïe tandis que sa femme se remémore cette promesse, faites bien des années plus tôt à un garçon à peine âgé de 5 ans, désireux de tout savoir d’une mère mystérieuse. Elle avait décidé qu’il était trop jeune pour écouter ce qu’elle pourrait lui dire, alors qu’elle avait également peur de ce qu’elle pouvait dire. Ce petit polisson était parvenu à lui soutirer une promesse, qu'à ses 10 ans, il serait en âge de tout entendre. Ce qui était complètement sorti de la tête de Sharra, qui, entre-temps avait eu 1000 autres choses à penser. Elle ne se sent pas plus prête aujourd’hui, que par le passé, à lui raconter son passé, mais à quoi bon repousser l’inévitable. Elle ne souhaite pas voir la déception dans le regard de son fils, pas plus que se disputer avec lui parce qu’elle ne tient pas sa promesse. Étonnant toutes ces choses que peuvent retenir les enfants.


“Je suis née dans un petit village, dans le grand pays qu’est l’Afrique. Mon papa était ouvrier et maman une mère au foyer aux petits soins pour ses enfants. J’avais deux soeurs et un frère, plus âgés que moi, extrêmement protecteur avec moi. J’ai probablement grandi dans un cocon doré avec eux, nous étions pauvres, mais nous avions un petit potager que maman entretenait avec mes soeurs, alors nous ne manquions pas trop de nourriture. Tout ça nous importait peu à dire vrai, on était heureux comme ça, tous ensemble. En Afrique, il y a de nombreux conflits…” “Comme ici?” Demande l’enfant. “Oui. Mais ils sont bien différents, là-bas, les gens comme nous n’existent pas et les hommes peuvent s’entretuer pour une simple parcelle de terrain fertile, ou … Juste pour le plaisir. Mon frère a été enlevé, maman est morte pour avoir essayé de le retenir auprès d’elle. Enrôlé de force, et nous ne l’avons plus revu.” Probablement mort aussi, une kalachnikov entre les mains, abattu par un adversaire plus redoutable. “On a continué de vivre, mes soeurs m’élevaient, on entretenait notre petit potager, papa continuait de travailler pour subvenir à nos besoins, on devait continuer de vivre.” Mais ce n’était plus pareil. Il leur manquait une partie d’eux, une mère et un frère absents, victimes des conflits. La terreur s’installait peu à peu dans leur famille et dans leur petit village. “Mais l’oppression se poursuivait, si l’on voulait vivre en paix, nous devions payer un impôt qu’ils ne cessaient d’augmenter, au bout d’un moment, nous étions loin d’avoir les moyens de régler. On a décidé de fuir, mettre cet argent de côté pour régler un passeur, direction l’Europe. Il y en avait un, qui pouvait nous emmener jusqu’en Angleterre, en échange d’un voyage en toute sécurité, à prix réduit, nous devions travailler pour eux une fois arrivé, nous serions nourri, logé, blanchi, une sacrée chance pour nous, c’était plus que raisonnable. Sauf que j’ai été la seule à voyager, notre père nous avait fait promettre, que quoiqu’il arrive, s’il manquait l’un de nous au moment de l’embarquement, nous devions partir. Mes soeurs et mon père ne sont jamais arrivés.” “Et tu les as revus ?” S’enquit Luke. Sharra secoue la tête alors que leurs visages défilent dans sa mémoire. “Laisse ta mère poursuivre, fils.”


“Je suis arrivée en toute sécurité en Angleterre, prête à travailler pour mes passeurs, mais... “ Comment lui expliquer ? Comment lui dire que ces gens ont réduit cette jeune fille à l’état de déchet ? Un objet, avec un corps agréable, jeune, souple. Au vu de l’hésitation de sa femme, Stefen poursuivit. “Ils l’ont réduit à l’état d’esclavage…” Une main tendue qu’elle s’empresse de prendre. Elle ne pouvait décemment pas expliquer à son fils qu’elle n’était qu’une prostituée entre les mains de ses détracteurs. Forcée de séduire la clientèle ou elle en subissait les conséquences pendant quasiment 2 longues années, une éternité. “Tout à fait. Moi, comme plusieurs d’entre nous, des réfugiés d’Afrique, étions nourris, logés et blanchis. Nous partagions une unique pièce, où les lits, ou encore des sacs de couchages s’entassaient. Si tout se passait bien, nous avions le droit à un vrai repas et ils nous fournissaient les habits qu’ils souhaitaient nous voir porter. J’ai quitté une oppression pour une autre, je ne pouvais rien faire d’autre qu’obéir, dans un pays totalement étranger au mien, personne n’aurait pu me venir en aide. Je m’exécutais sans broncher, et j’espérais que ma famille s’en sorte mieux que moi. Il n’y avait guère d’espoir, je m’étais faite à l’idée de n’être qu’une esclave depuis longtemps quand c’est arrivé. Un lycan s’est présenté à notre maison et une violente dispute a éclaté entre lui et l’un de nos protecteurs, c’est à ce moment-là qu’il s’est transformé en loup. J’étais totalement étrangère à l’existence des créatures qui peuple aujourd’hui notre ville, j’ai été témoin de toute la scène, non sans une certaine fascination. J’y ai vu une porte de sortie…” “C’est comme ça que t’es devenue une lycane?” L'interrompt encore une fois son fils. Patiente, elle lui sourit en secouant de nouveau la tête. “Pas à ce moment-là. Je l’ai vu blessé l’un de mes détracteurs, avant qu’il ne soit contrôlé par les autres et renvoyé de notre maison. C’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais devenir comme lui. Personne n’oserait me terroriser, me défier, je serais forte et j’aurais une chance de me libérer. Alors, j’ai surveillé le comportement de nos visiteurs, dans l’espoir d’en voir un nouveau se présenter à nous, ça m’a pris plusieurs mois, pendant lesquels je me posais énormément de questions sur eux, je ne désirais rien de plus que l’inconnu, mais l’inconnu était fort et c’est tout ce dont j’avais besoin de savoir. Le lycan revenait, souvent, alors j’ai fait en sorte qu’il s’intéresse à moi particulièrement et je l’ai confronté. Ce n’est qu’au bout de sa cinquième visite qu’il a accepté, à contre-coeur je pense, lassé de mon insistance, mais certain de mon consentement. C’est à ce moment-là, que je suis devenue lycane.”


“J’ai survécu, mes détracteurs ont pensé à une attaque involontaire et m’ont soigné…” Sans doute dans l’optique d’ajouter une nouveauté à leur catalogue de filles, une lycane parmi eux, peut-être que ça attirerait les plus friands de sensations fortes. “Ils ne se doutaient pas de mes véritables intentions. Je me suis donc relevé avec ce renouveau, j’ai étudié ces changements, mais j’étais loin de les contrôler. Quand l’un de mes détracteurs à tenter de me mater comme il avait l’habitude de faire, j’ai subi ma première transformation que j’ai accueillie à bras ouvert. Pour me réveiller dans un bain de sang, je les avais tous tués. J’étais libre, mais à quel prix ? La seule chose que j’ai regrettée, c’est de n’avoir fait aucune distinction entre les détracteurs et les esclaves. J’ai tué tous ceux qui étaient sur mon passage, tout détruit. J’ai découvert Reversa, jusqu’ici on ne nous avait jamais autorisé à quitter la maison en dehors de quelques privilégiés dont je ne faisais pas partie. J’étais aussi terrifiée, perdue, que fascinée, que faire ? Où aller ? Comment vivre dans cette ville totalement différente de mon petit village ? J’ai songé à partir à la recherche de ma famille, mais les obstacles étaient multiples. La première, les finance. Ensuite, je ne doutais pas que s’ils étaient toujours vivants, ils étaient partis depuis longtemps et que je n’aurais aucun moyen de découvrir vers où ils avaient fait route. Je ne pouvais que me résoudre à rester dans l’ignorance. J’ai donc vécu comme je l’ai pu, je me suis isolé proche des bois pour minimiser les dégâts si jamais je me transformais, j’ai essayé de m’adapter, ce fut très difficile. Jusqu’à ce que je découvre franchement par hasard son existence, le Hunter Manor et j’y ai été accueillie. J’ai alors tout appris sur les lycans, mais aussi toutes les autres espèces de la ville, on m’a appris à contrôler cette nouvelle part de moi, ce fut long, des années. J’avais trouvé une famille, on m’a aidé à trouver un travail, on m’a formé, on m’a intégré à la société... Je me suis stabilisée, je suis véritablement née à ce moment-là.”


“Au fil des ans, j’ai appris à être en paix avec moi-même et surtout, j’étais libre. Puis j’ai rencontré ton père, il était venu pour une séance de dédicaces à la librairie, avec son sourire ravageur et sa petite bande de fans, je ne l’ai pas beaucoup aimé. Il m’a invité, j’ai refusé, il m’a encore invité, j’ai encore refusé. Cet homme-là était brillant, séduisant, un peu trop présomptueux, il me faisait peur, parce qu’au fond, je savais que je pourrais tomber dans ses bras...” “Et tu es tombé, j’ai séduit la sauvage.” Ajoute l’intéressé avec fierté. “Alors que je refusais toute forme de dépendance et l’amour en est une… J’ai tenté de le faire fuir en lançant de but en blanc ce que j’étais.” “Mais il n’a pas eu peur, il t’a dit : Je m’intéresse d’avantage à la personnalité qu’à l’ADN, le mystère qui vous entoure m’intéresse au plus haut point.” Renchérit cette fois Luke. “Tu as accepté, vous avez pris un café, puis tu as accepté de le revoir, au restaurant, au bowling, vous êtes tombés amoureux, vous vous êtes mariés et il y a 10 ans, jour pour jour, je suis né.” Sharra sourit et embrasse le crâne de son fils. “J’étais heureuse, j’avais tout ce dont je pouvais rêver, une vie paisible, un mari aimant et un fils que j’aime par dessus-tout, même s’il m’a fait vivre un enfer pendant la grossesse.” Le taquine-t-elle. Tout semble si simple dit comme ça. Ca l’était, il y a 10 ans, avant que la vie paisible vole en éclats. “Tu connais la suite.” “Je veux l’entendre quand même… S’il te plait.” “Après tu prendras ton bain sans protester ?” Il fait la moue, même a 10 ans, prendre un bain reste un passage délicat pour ce garnement. Luke acquiesce, bon gré mal gré.


Les Anges sont arrivés dans notre ville, ils ont rapidement su s’imposer et prendre le pouvoir en créant leur gouvernement. Pourquoi pas ? Ils semblaient désireux de régler les conflits, mais ils ont tous aussi rapidement commis des erreurs. Je n’ai jamais été pour l'éradication des nocturnes, encore moins des miens, mais s’en prendre aux elfes fut la plus terrible. Ils avaient montré leur vrai visage et j’ai rejoint la résistance, sans hésiter, parce qu’il était hors de question que nous vivions dans l’oppression, hors de question de subir ou de fuir alors que nous pouvions combattre. Au lieu de nous diviser, comme ils devaient l’espérer, les Anges ont involontairement réussi à lier les vampires et les lycans dans un même but. Il nous a fallu faire preuve d’intransigeance, s’il fallait tuer, si cela ne me plaisait pas, je m’exécutais, il fallait frapper ou notre combat ne servirait à rien et nous aurions mis nos proches en danger, malgré toutes les mesures de sécurité que nous prenions pour vous, tout ceci aurait été vain. Et nous avons gagné, à force de sacrifice, de combativité, de persévérance, on a mis fin à cette dictature et l’Assemblée a été créée. Contre toute attente, j’ai été nommé Consul pour représenter mon espèce. Nous nous sommes appliqué à ne pas nous abaisser aux décisions des Anges, on leur a offert la possibilité d’une rédemption s’ils suivaient un programme de réhumanisation. 2 mois plus tard... Je léguais ma place à Neil, notre alpha.” Un fait qui lui reste encore et toujours en travers de la gorge, il ne lui a pas laissé le choix, non seulement il était devenu récemment son alpha, mais de surcroît, il menaçait son époux. S’en prendre à Luke, né lycan, aurait probablement soulevé la meute. Elle ne désire pas lui annoncer les fait de la sorte, en aucune façon elle ne veut influencer le jugement de son fils sur leur alpha. “J’ai préféré le poste de Sénatrice et Neil a fait de moi l’un de ses bras-droit. Finalement, nous ne fument pas capable de trouver des accords, nous n’avons pas dépassé l’année avant de dissoudre l’Assemblée.” Elle croise le regard de son mari, la résistance et l’Assemblée ne furent pas des années tendres pour leur couple, la peur pour l’un, pour l’autre et pour leur fils, les pressions, les sacrifices. Pleinement engagée, Sharra avait quelque peu délaissé son rôle d’épouse et de mère. On ne pouvait pas dire que Stefen n’est pas compréhensif et patient, il avait probablement espéré qu’en retrouvant son simple travail de libraire et ses responsabilités de bras-droit, elle disposerait de plus de temps, que les choses pourraient devenir comme avant. Mais non, Shepherd continuait de faire pression sur elle, une situation qui lui déplaisait fortement et qu’elle se refusait de relater à son mari, de peur de le voir confronter son alpha pour un coup aussi bas. Ce dernier n’en ferait qu’une bouchée, sans mauvais jeu de mots. Cette pression jouait sur ses nerfs et forcément son couple en pâtissait.


“Et la vie devait suivre son cours. Moins de 10 mois plus tard, on m’a offert une nouvelle opportunité que j’ai acceptée et je suis devenue Co-Présidente de Mithra avec un vampire, Alejandro. Nous avons ainsi oeuvré pour la cohabitation des Vampires et des Lycans et avec les autres espèces. Il fallait persévérer, au final ça en vaudrait le coup, la population finirait par avoir une meilleure image des créatures qu’ils redoutent depuis tant d’années. Et c’est encore un travail de longue haleine. Ce qui, tu te doutes bien, n’a pas plu à tout le monde. Nous avons été de nombreuses fois la cible de Prometheus, mais ça ne nous a jamais arrêtés dans nos efforts, il est hors de question que nous abandonnions, ils le prendraient comme une réussite et persisteraient dans leur crime.” Prometheus, Leviathan, tous deux ne méritent pas d’être récompensés de quelconques façons pour leurs actes ignobles. Il ne faudra jamais baisser les bras, jamais. “Il est temps d’aller prendre ton bain Luke, ne me demande pas la suite tu la connais parfaitement.” Elle ne leur a pas encore dit, que désormais Mithra est dissoute, l’association n’a plus lieu d’être au vu de leur révélation à la face du monde entier. Voilà des mois qu’ils subissent la quarantaine, dans l’attente de ce qui allait se passer, que le Conseil Aristocratique travaille pour que leur secret le reste. En vain. Combien de temps cette mascarade aurait pu durer de toute manière ? Reversa est une chose, mais il fallait se douter que Bristol ne resterait pas stoïque face à cette terrifiante nouveauté. La suite des événements reste à vivre et Sharra s’attend à de nombreux rebondissements.

Nous vous demandons de mettre votre personnage en situation ; le RP devra compter au moins 20 lignes (400 mots) puisque c'est le minimum requis sur le forum. Cela peut être un passage important de votre histoire, en tout cas montrez-nous que vous avez compris l'univers. Utilisez le moins possible les personnages secondaires.

Nous insistons sur le fait que le but n'est pas d'évaluer votre façon de jouer (donc un RP venant d'un autre forum ne nous intéresse pas), mais bien de vérifier votre rapport au contexte. Autant partir sur de bonnes bases !

N.B.: Facultatif pour les DC, TC, QC.