Andrew Garrison | Dominic Monaghan

Chétif, extrêmement timide, Andrew fut le bouc émissaire dès ses premières années d'école. Au plus il grandissait, au plus il en bavait. Son don se manifesta à la puberté et se déclenchait à n'importe quel moment, pour des instants fugitifs. Des situations insolites et embarrassantes en découlèrent, de telle sorte qu'on le chambra d'autant plus. Il se renferma terriblement, se contentant d'espérer que ce don disparaisse. Tabassé régulièrement, il en parla un jour et on ne put que le croire devant ses ecchymoses. Les ados fautifs furent punis, mais bien sûr cela augmenta leur envie de lui taper dessus.

Les études supérieures furent une délivrance. En partie. Sa situation changea ; on ne le tabassait plus, mais... Son don, puisqu'il le rejetait, n'avait pas évolué, toujours aléatoire. Imaginez quelle gêne de faire apparaître une fille complètement nue simplement parce qu'on y pensait... Ça n'avait beau pas à être le corps même de la demoiselle, il y avait de quoi jaser. Et la victime se décida à rendre la vie d'Andrew un enfer. Lui décida de contrôler son don pour pouvoir l'endiguer et en finir avec définitivement.

Cependant, sa résolution battit de l'aile deux ans plus tard lorsqu'il tomba amoureux. Elle ne faisait pas le moins du monde attention à lui, alors une pensée vint d'elle-même : et s'il n'était pas lui ? A partir de ce moment-là, il s'entraîna durant des mois à se créer un nouveau visage et à le tenir le plus longtemps possible. Ce fut fastidieux, mais dès qu'il eut un résultat correct, il tenta le tout pour le tout. Trop empressé, il rata son coup évidemment. Oh, la fille ne l'envoya pas chier dès le début, non, elle avait même plutôt l'air intéressée. C'est juste que voir un type changer soudainement de tête faisait flipper. Là alors, elle l'envoya chier.

L'homme devint ingénieur du son et trouva du travail au théâtre. Son supérieur le considérait comme de la merde, il le supporta quelques temps, puis il péta un câble sans prévenir. Ce fut sa première victime. Il ne réussit pas à ressentir du remord face au cadavre, il le jeta simplement dans la Black Alley, sachant qu'on mettrait la responsabilité sur un type malfamé du quartier.

Depuis, des cadavres accompagnaient son quotidien. Il ne tuait pas toutes les semaines ni ne se levait en disant « tiens, si je tuais quelqu'un aujourd'hui ? », ça relevait plutôt de circonstances malheureuses ; une personne le blessait, alors il se vengeait. Et qui soupçonnerait cet homme qu'on avait peine à seulement remarquer ? Pour ses plans, il apprit à maîtriser réellement son don. Un entraînement intensif pour devenir un professionnel de l'illusion.

Mais comme tout plan ne pouvait pas toujours être parfait, il se fit prendre début 2009. En prison, il douta : peut-être le méritait-il. Mais l'arrivée des Anges dans cette même prison, toutes les histoires sur leurs crimes le déculpabilisa et il profita de toute l'attention de la sécurité tournée vers eux pour s'échapper avec d'autres – c'était en août 2012. Restant à l'écart, il reste prudent. Ses « mauvaises habitudes » ? Il les a toujours, plus encore après avoir vécu près de trois ans en taule... Ce paradoxe entre le garçon effacé et le tueur existe toujours, cependant il en joue beaucoup plus.

ETHAN D. BLAINSWORTH : La prison est dangereuse, cela va de soi. Alors pour un gringalet comme Andrew, se battre revient à perdre. Alors qu'un gros dur le frappait dans la cour, Ethan vint l'aider. Étrange, mais l'Elfe avait décidé ce jour-là qu'on ne profiterait pas des plus faibles. Et puis, une bonne action pourrait lui servir à sortir plus vite. Cela aurait pu simplement s'arrêter là, seulement Andrew était décidé à trouver un moyen pour le remercier et, rapidement, il commença à voir Ethan comme ce qu'il voudrait être. Quand il s'évada de prison, il en parla naturellement au voleur, fier de pouvoir l'aider autant, lui. Pas vraiment amis mais quelque chose qui s'en rapprochait, ils gardèrent contact. Ethan a remarqué l'admiration de l'Humain et, avouons-le, en profite sans gêne.

LORI SANDERS : Parmi toutes les malchances d'Andrew, il y a quand même de bonnes rencontres. Lori en fait partie, et ce depuis les secondaires. Amis, elle représentait une bouffée d'air frais pour l'homme. Malheureusement, la jeune femme changea quand elle devint lycane : si une partie d'elle restait la même, se manifestait parfois un côté beaucoup plus agressif. Elle le blessa lors de l'une de leurs sorties et ils décidèrent alors de ne se voir uniquement quand Lori était "de bonne humeur". Quand Andrew fut accusé d'un meurtre, elle le soutint, croyant dur comme fer qu'il était innocent. Sans lui tourner le dos, elle accueillit la nouvelle de son évasion avec joie, mais elle ne pouvait cacher son secret longtemps face à une personne qui la connaissait depuis plus de dix ans : Andrew capta que quelque chose clochait et récupéra finalement son amie en larmes, dans ses bras. Il apprit ainsi ce qu'elle avait fait à son mari. Sa réaction ? Se reculer, ce qui ne plut pas à Lori qui tempêta aussitôt. Elle s'énerva tellement qu'il prit les jambes à son cou... Depuis silence radio. Personne n'ose faire le premier pas.

• En août 2012, Andrew profite de l'attention tournée vers l'incarcération des Anges pour s'évader de prison, avec d'autres. Quelle chance pour lui, l'évasion n'a pas été déclarée pour éviter le scandale et le directeur ne voulait pas se faire licencier... Celui-ci déclarera donc les évadés morts de l'épidémie qui sévissait encore à l'époque.

• En décembre 2012, il fait partie du "gang de Pères Noël", des criminels qui profitent de l'ambiance pour mieux approcher leurs victimes.